mercredi 30 décembre 2015

Point de situation à Valparaiso

Sommes donc arrivés hier en milieu de journée à Valparaiso et après avoir parcouru le port à la recherche de la marina, nous avons découvert un tout petit ensemble de bouée avec trois ou quatre petits voiliers coincés entre le métro aérien et un gros ponton de béton désaffecté et squatté par les phoques. L'endroit s'appelle Puerto Deportivo, c'était notre objectif, bonne pioche !

Nous sommes actuellement accrochés à une bouée de Puerto Deportivo qui est une sorte de club de voile légère en plein centre de Valparaiso au milieu du port de commerce. La douane s'est bien passée, l'accueil par le capitaine du port fût très charmant, tellement qu'il nous offre les trois semaines que nous allons passer ici !!! Ce bon Thommy nous rend de fiers services et se démène pour nous faire passer un agréable moment ici. Tous les membres du club sont très heureux d'accueillir un voilier étranger qui vient de si loin.

Demain soir, pour fêter la nouvelle année, ils prévoient le "plus grand feux d'artifice du monde" -- en kilomètres !? -- dans la baie, avec des centaines de bateaux pleins de spectateurs type "promènent couillons" et un million de personnes sur les berges. Evidemment, notre bouée est à moins de 0,5 milles des barges de lancement du feu -- comme à Pencadenic en plus grand --, autant vous dire que nous serons aux premières loges et que nous faisons des envieux.

Nous avons des invités -- Constance et Augustin -- qui arrivent samedi, puis ce sera au tour de nos parents de venir lundi. Retour aux affaires à la navigation aux alentours du 20 janvier.

LBB,

Pilou et Driou

Pacific pics

Notre voyageur clandestin


Xmas spirit

Les supions "volants" qui atterrissent dans la voile à plus de deux mètres au dessus de l'eau...

Notre montage/bricolage de gréement

Une arrivée par calme plat dans les averses

Avec naturellement la marine Chilienne pour nous accueuillir

Un phoque fait la sieste sur une bouée du port

Pilou au Chili... con Carne !!!

Nouvelles voiles plutôt efficaces

Un début d'indice pour les nouvelles voiles

C'est en fait l'armée qui s'est encore une fois imposée dans notre voyage en nous emmenant faire un tour sur leur "bombe" des mers

LBB,

Pilou et Driou

mardi 29 décembre 2015

Valparaiso

Bravo Pilou, il l'avait prédit, nous sommes en vue de Valparaiso et nous y serons avant le réveillon.
Reste à parcourir moins de quinze milles nautiques dans à peine 3 nœuds de vent. C'est mollasson et ça va être long.
Avec les averses qui nous arrivent dessus toutes les demies-heures, nous aurons même dessalé le bateau, ce qui est bon pour le gel coat !
Valparaiso apparaît désormais derrière les nuages ; c'est un paysage étonnant.
On essayera de vous transmettre quelques photos.

Le parcours quotidien moyen de cette étape n'aura pas été très glorieux, mais c'est déjà mieux que celle d'avant.
Espérons encore améliorer notre moyenne à la prochaine qui devrait être plus ventée avec le passage du Cap Horn.
Sans compter que nous serons très en forme après deux ou trois semaines de vacances au Chili dont une bonne partie avec nos parents, sœur et beau-frère.

Hier, toujours pendant la sieste, nouveau réveil. Notre nouveau matériel de pêche de Noël nous montre toutes ses capacités "tss... tss... on a attrapé un gros !"
Enfilage rapide des chaussures, prise de l'appareil photo, Pilou est au prise avec la ligne qui tire tellement qu'un homme ne suffit pas pour ramener notre prise.
Rapidement nous étudions les possibilités qui nous sont offertes. Pilou qui a vu sauté la bête décrit un monstre marin au moins grand comme ça. Ça tire fort sur le nylon, en avant la belle pêche.
Malheureusement après quelques trop courts instants de lutte, la ligne redevient molle, notre prise a lâché. Quelle déception, nous imaginions déjà un thon d'une cinquantaine de kilos à bord d'Avalon pour nos derniers repas avant le Chili.
Apparemment, il va falloir que nous augmentions le nombre d'hameçons sur nos leurres pour assurer les prises.
Nous sommes déçus, naturellement, mais ne désespérons pas d'y arriver un jour.

LBB,

Pilou et Driou,

joignables pas whatsapp et facebook sous peu.

Position : 32°54'58"S 71°49'55"W
Vitesse : 1,3 nœuds
Cap : 116°
Vent : 3 nœuds du 190°
Météo : bleu avec des averses
Mer : calme
Chemin parcouru : 1710 milles
Chemin restant : 13 milles

PS : pour les maths la réponse était 122 milles nautiques. Lucie qui se pose des questions techniques aurait dû considérer que notre bateau était au niveau de la mer. Même en ajoutant un mètre ou deux à notre altitude, le résultat aurait été très proche.
Dans la réalité, nous n'apercevons ces montagnes que depuis que le jour s'est levé car les nuages nous bouchaient tout visibilité.
Pour deux amis, nous avons laissé un message caché dans ce post.

samedi 26 décembre 2015

Tayooooot

Samedi 26 décembre 2015, toujours penchés sur bâbord, nous poursuivons lentement notre route vers Valparaiso. Du courant dans le nez et des anatifes sur la coque nous empêchent de dépasser les 90 milles par jour, et quand les calmes s'y mettent nous "scotchons" même à 60 milles comme par exemple hier.

Enfin hier ce n'était pas grave. Cette journée tranquille nous a permis de fêter Noël en grande pompe avec cadeaux -- merci les Richard --, grand déjeuner -- merci Étienne et bonne fête --, plein de messages -- merci à tous -- et surtout ... des baleines -- merci Jésus !
Quelle rencontre ! Premièrement le dormeur allait engueuler l'homme de quart de le sortir de sa sieste à base de "tss... tss... viens voir ! J'ai aperçu des chiottes japonais en pleine mer, c'est louche". Branle-bas de combat sur le pont ; "TAYOOOOOOOOOT" ; nous coupions la route d'un groupe de baleines.
Énormes, grises, lentes, majestueuses. L'une d'elle croisait un cinquantaine de mètres devant notre étrave tandis que d'autres passaient derrière, nous avons pu les observer pendant une petite demi-heure. Celle qui est passé le plus près de nous faisait sûrement 3 fois la taille du bateau, dans ces cas là on espère que la baleine n'est pas suffisamment curieuse pour poursuivre sa route sans trop s'approcher. Après avoir craché un dernier geyser, elles ont sondé vers des profondeurs inconnues.
Souvenez-vous de notre demande numéro 4 dans notre dernier message. Nous avons été entendus, le jour de Noël. Il n'y a pas de coïncidence : il est né le divin enfant.

Message personnel : À bord, nous avons une trousse de toilette, faîte en voile et offerte il y a quelques années par Aude à Adrien. Hier, Adrien a ouvert le cadeau de sa sœur, Aude, et déballa ... un trousse de toilette !! Message reçu ma grande, je prends ma douche dès aujourd'hui. L'eau est à 12° et il fait à peine 15° dans l'air, mais j'ai bien compris le sous-entendu de ces cadeaux répétés ;-)

LBB,

Pilou et Driou

Position : 29°57'53"S 75°51'09"W -- à 12h30 UTC le 26 décembre 2015 pour les ETA ; les minutes de notre longitude nous laissent rêveurs
Vitesse : 3,3 nœuds depuis 7h30...
Cap : 116°
Vent : 8 nœuds du 180°
Météo : alternance de nuages et ciel bleu
Mer : très fraîche mais calme
Chemin parcouru : 1475 milles
Chemin restant : 285 milles

PS : petit exercice de mathématiques, en admettant que la Terre a 6 366 km de rayon. À quelle distance de la côte, en mille nautique, serons-nous capables d'apercevoir la cordière des Andes si celle-ci fait 4 000 mètres d'altitude ? Vous avez jusqu'à mardi.

mercredi 23 décembre 2015

Lettre au Père Noël !

Il est plus que l'heure de faire notre lettre au Père Noël qui cette année aura la chance de faire sa tournée avec la pleine Lune !

Donc nous feraient plaisir sans ordre :

  • du vent du N-N-W pour pouvoir faire de la route directe au débridé glissant vite de bien. Si possible jusqu'à fin janvier, puis du S pour la remontée
  • du Ricard
  • un caleçon long taille S et des vêtements techniques pour avoir sacrément chaud dans nos cirés lors de la prochaine étape
  • des baleines gentilles car cela fait maintenant plus de 10000 milles que nous naviguons et nous n'en avons toujours pas vues...
  • du saucisson et tout ce qui traîne chez le charcutier
  • de la Poularde à la truffe pour le déjeuner du 25 -- Ah non ! Ça nous avons déjà ; mitonné par le bon Tietienne. Merci Penguyo
  • de nouveaux livres (La septième fonction du langage, Le moment est venu de dire ce que j'ai vu, ...) 
  • du vin
  • un poulain de 3 ans pour gagner l'Arc de Triomphe à Chantilly
  • du fromage
  • des thons et des daurades à mettre au bout de nos hameçons
  • la fin du réveil à 3h du matin pour le changement de quart
  • des confitures de Chartres et du miel de Curty
  • l'AJA en L1 l'an prochain

Dimanche nous avons viré dans la pétole pour entamer un bord qui semblait nous porter directement vers Valparaiso à la vitesse de 2 nœuds... La pétole a continué lundi si bien que nous n'avons parcouru que 90 milles en 48h, pas terrible.
Lundi, le calme était si fort que nous avons entrepris de modifier le gréement du bateau : vous connaissiez Avalon Explorer le sloop -- un mat, une grande-voile et un génois --, nous vous montrerons des photos d'Avalon Explorer le cotre.
La drisse de spi fût raidie comme un étai et nous avons endraillé dessus notre tourmentin -- voile de tempête -- comme une petite trinquette. On ne sait pas bien si ça améliore les performances du bateau, mais ça augmente la surface de toile à l'avant et donne fière allure à notre navire !
Nous portons donc dorénavant la GV arrisée pour atténuer la gîte, le génois et notre trinquette-tourmentin.

Nous vous souhaitons à tous un très saint et joyeux Noël !

LBB,

Pilou et Driou

Position : 28°43'43"S 80°11'27"W -- à 13h30 UTC le 23 décembre 2015 pour les ETA
Vitesse : 4 nœuds
Cap : 110°
Vent : 10 nœuds du 150°
Météo : beau ciel bleu mais toujours très frais
Mer : très fraîche avec de petites vagues courtes assez désagréables
Chemin parcouru : 1240 milles
Chemin restant : 510 milles

PS : un grand merci à Thru-Nose et Little-All qui ont dégoté un nouveau Grégoire que nous recevrons au Chili
Ptitou, nous allons choisir l'option la moins chère sur bouée pour notre atterrissage et nous chercherons sur place s'il y a un ponton accessible pour pas trop cher. Nous n'avons pas précisément besoin d'un ponton sauf pour réparer l'éolienne...
Bonne fête un peu en avance à Emmanuel, le père, et Emmanuel, l'oncle.

dimanche 20 décembre 2015

Xmas spirit

Dernier dimanche de l'avent à bord d'Avalon Explorer. À force d'avoir trop joué -- du sud mais toujours un peu d'ouest -- nous commençons à nous demander si nous n'aurions pas dû virer plus tôt car le vent commence à nous échapper.
Et quand il y moins de vent, la méthode de la barre amarrée n'est plus efficace et nous peinons à conserver un bon cap sans pilote... Nous sommes nous approchés trop près de centre anticyclonique ?

Cette fois c'est décidé, aujourd'hui, on vire ! Les décorations de Noël sont installées dans le bateau et nous nous apprêtons à vivre une semaine penchés sur bâbord. Ça va nous changer !!

Nous avons essayé de bricoler un peu depuis trois jours pour bloquer les panneaux solaires qui avaient tendance à venir raguer sur le pataras et pour étancher une fuite qui inondait la cabine arrière. Poursuivons aussi des examens concernant Grégoire, mais le pronostic vital est pour le moment engagé.
Espérons trouver un remède sinon nous pensons à le changer. Il pousse bien, mais tire beaucoup moins bien. Ce qui nous fait faire presque à tout les coups un virement de bord non désiré et nous entraîne dans une figure inélégante en voile que nous nommons une "Lucas" : rotation complète du bateau avec empannage pour éviter de changer les voiles et retrouver notre cap de route ;)
Le nommage de cette "acrobatie" est essentiellement due aux qualités de barreur de celui qui fût notre trop éphémère équipier sur la première étape et dont nous tairons le nom par politesse.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 27°14'22"S 83°46'31"W -- à 12h30 UTC le 20 décembre 2015 pour les ETA
Vitesse : 4 nœuds péniblement
Cap : 220° mais ça va changer sous peu
Vent : 8 nœuds du 170°
Météo : nuages épars et ciel bleu avec soleil qui pointe le bout de son nez
Mer : très fraîche mais paisible
Chemin parcouru : 985 milles
Chemin restant : 720 milles

PS :
Vianney et Ptitou, nous vous avons écrit un autre email concernant le pilote.
Vous pouvez observer à 350 kilomètres dans notre nord-est deux îles minuscules, idée de vacances ?
Toi qui a plein de miles Air France, il semble que nous allons arriver à Valparaiso avant le nouvel an, donc viens nous rejoindre pour faire la fête.

jeudi 17 décembre 2015

On our way to Chile

Bonjour à tous,

La navigation continue sur le même rythme à bord d'Avalon Explorer. Le vent a peut-être un peu fraîchit et cela fait maintenant 7 jours que nous sommes penchés sur tribord car nous naviguons bâbord amure. Comme le dit Jean, nous allons développer des facultés de dahut. Nous sommes pratiquement à la latitude d'Antofagasta qui se trouve quelque part à 630 milles dans notre est, donc nous naviguons depuis quelques temps au large des côtes chiliennes.

Pas véritablement de fait notable ces trois derniers jours autre que nous arrivons à bien avancer sud sans trop être pénalisés en faisant de l'ouest. Nous pensons peut-être virer demain pour nous déporter légèrement dans l'est et éviter de plonger dans le cœur de l'anticyclone que nous avons devant l'étrave.
Toute suggestion est la bienvenue.

La bateau va toujours bien, seul Grégoire nous fait quelques caprices aujourd'hui. On va essayer de le remettre dans le droit chemin, mais de toute façon au près comme nous sommes, le bateau se comporte très bien barre amarrée.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 23°00'52"S 81°46'12"W -- à 19h UTC le 17 décembre 2015 pour les ETA
Vitesse : 4,8 nœuds
Cap : 185°
Vent : 13 nœuds du 130°
Météo : nuages bas et gris
Mer : très fraîche mais paisible
Chemin parcouru : 715 milles
Chemin restant : 805 milles

PS : merci Ptitou pour les renseignements, nous attendons la suite
Constance et Maman un autre email vous est destiné

lundi 14 décembre 2015

Champ de pêche

Lorsque nous changeâmes d'équipier de quart cette nuit -- aux environs de 3h locale, donc 8h UTC donc 9h FR --, nous naviguions au milieu d'un champ de pêche !
Non pas un champ pourvoyeur de ces fruits que nous trouvons au milieu des vignes en Israël et servis en jus délicieux au Grillé à l'angle de la rue Sainte Anne et de la rue Saint Agustin, mais une flottille impressionnante de bâtiments de pêche quelque part à plus de 500 kilomètres des côtes
péruviennes.
Singulier paysage que tous ces bateaux très fortement éclairés au milieu desquels nous dûmes prudemment évoluer.

Depuis pratiquement quatre jours maintenant, nous naviguons en essayant d'aller le plus possible au sud sans trop aller dans l'ouest. Ce n'est pas une mince affaire, car dans notre tour à l'envers de l'Amérique Latine le vent -- qui vient continuellement du sud -- et le Humboldt -- courant qui est lui aussi contraire -- essayent de nous barrer le chemin. Cependant, Avalon Explorer tout fraichement caréné par les plongeurs de la marina de la Punta Callao glisse entre quatre et cinq nœuds.

Notre escale au Pérou fût bénéfique quoique courte. Nous avons pu visiter la ville de Lima, ville étrange au milieu d'un désert. Les vieux quartiers sont très pauvres et dangereux et les endroits plus huppés sont encombrés de centre commerciaux très américains. Nous avons pu aussi régler tous les petits soucis auquel nous étions confrontés : vérification du gréement, nettoyage complet de la coque, réparation du génois, remise en état des feux de position, achat de courroies pour le moteur, remplissage de notre bouteille de gaz, ...
Seul le guindeau na pas pu être réparé car le boitier de contrôle est endommagé ; nous espérons pouvoir remédier à ce problème au Chili. Pareil pour l'éolienne, car nous avons besoin d'un ponton afin de pouvoir changer ses pales.

La navigation est toujours penchée, mais nous avons l'impression de mieux avancer qu'auparavant. Nos moyennes sont remontées à près de 120 milles par jours même si naturellement ce ne sont pas tous des milles efficaces vers Valparaiso, notre prochaine étape.

Nous espérons qu'en France tout va bien. Nous souvenant avec émotion que Nicolas Sarkozy avait mis fin à la double peine, nous espérons que malgré l'immobilisme et la mollesse de François Hollande, la France ne s'est pas réveillée ce matin sous le coup de la double Le Pen voir pire...

Bien que notre objectif est encore très éloigné, nous avons commencé les paris sur une arrivée avant le jour de l'an -- Pilou -- ou juste après -- Driou. Si l'un d'entre vous sachant utiliser les meilleurs logiciels de routage -- qtVlm, OpenCPN, Maxsea, ... -- et muni de bonnes polaires de notre bateau un Jeanneau Sun Liberty 34 nous envoie avant jeudi prochain la bonne ETA, nous nous engageons à le prendre en croisière entre la Guyane et la Martinique au printemps prochain !

Ici c'est l'été et en plus nous sommes toujours entre l'Équateur et le tropique, cependant nous avons ressorti nos cirés et nos polaires car il ne fait pas chaud... De plus, nous peinons à apercevoir le soleil la journée. Sale affaire l'hémisphère sud !

Tout va bien à bord,

LBB,

Pilou et Driou

Position : 17°1'35"S 80°31'40"W -- à 13h UTC le 14 décembre 2015 pour les ETA
Vitesse : 5,3 nœuds
Cap : 190°
Vent : 10 nœuds du 130°
Météo : nuages bas et gris
Mer : très fraîche mais paisible
Chemin parcouru : 370 milles
Chemin restant : 1070 milles

PS :
Le Soso pourrait-elle nous faire un petit point élection sur le téléphone satellite ?
Charcuterie et fromages seront les bienvenus au Chili
Si vous avez un -- ou plusieurs -- bon livre que vous acceptez de nous prêtez, merci de le faire passer à M. et Mme Emmanuel Brac de la Perrière ou à M. et Mme Hubert Montoille ou à M. et Mme Augustin Prévosteau
Espérons que Mme Agute se remet

vendredi 4 décembre 2015

Lima, lima, lima

Bonjour à tous,

Petit message pour vous annoncer que nous arriverons en toute fin d'après-midi à Lima.

Cette escale d'une petite semaine sera technique et on l'espère un peu touristique aussi avant de continuer vers le sud et le Chili.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 11°37'00"S 77°42'55"W
Vitesse : 4,8 nœuds
Cap : 135°
Vent : 5 nœuds du 130° -- bref ceux qui suivent attentivement l'auront compris : moteur à 2100 tours minute.
Météo : nuages bas et gris
Mer : fraîche mais paisible
Chemin parcouru : 451 milles
Chemin restant : 39 milles

PS :
Bienvenue à Suzanne, génial ! Bravo à Aude -- à qui nous souhaitons un très prompt rétablissement -- et Julien !
Toto, en mer on peu recevoir des messages sur l'iridium mais pas nos emails, donc je ne comprends pas bien de quoi tu causes.

lundi 30 novembre 2015

Alerte ! Alerte !

Nous avons pêché !

Pas devant Dieu naturellement, mais nous avons enfin réussi à attraper une fort jolie bonite. En fait, ce n'est pas le premier poisson que nous remontons à bord, il y a eu les deux poissons piquants juste après les Canaries, une espèce de maquereau entre les San Blas et Linton Marina, et puis aussi les deux thons que nous n'avons pas réussi à remonter entre la Martinique et la Colombie. Mais c'est le premier vrai beau poisson que nous réussissons à rapporter à notre bord et à préparer comme il se doit : éventration, sortie des boyaux -- comme pour les sangliers --, découpe en beaux filets, dépeçage et enfin fragmentation en petits morceaux puis cuisson dans le citron.

Évidement nous comptons à part les poissons que nous avons chassés au harpon, cependant je pense que nous pouvons malgré tout le rajouter au tableau de l'AJCC -- Damien, Oliv ou Nico si vous nous lisez :).

À l'heure où nous écrivons ces quelques lignes, nous nous apprêtons à faire bombance de ce cadeau de Neptune.

Depuis trois jours sinon nous tirons toujours des bords plus ou moins efficaces et nous gagnons péniblement vers notre but. Nous aurons sûrement encore besoin de 4 jours pour atteindre Lima, ça se mérite le Pérou.

À bord tout va bien, nous alternons la lecture avec la sieste et quelques virements de bord. Pas d'avaries nouvelles à constater et nous allons essayer de nous rapprocher cette nuit de la Terre pour prendre facilement un fichier météo grâce au réseau cellulaire.

La bonne bise,

Pilou et Driou

Position : 8°45'38"N 80°05'25"W
Vitesse : 4 nœuds
Cap : 110°
Vent : 10 nœuds du 150°
Météo : beau temps un peu frais
Mer : fraîche mais paisible
Chemin parcouru : 230 milles depuis Paita en route directe, mais 430 en route
effectivement parcourue
Chemin restant : 265 milles... en ligne droite

PS :
Bon anniversaire Stephy -- en retard -- et SMT -- en avance --
Avons reçu un message de Lulu \o/

vendredi 27 novembre 2015

C'est reparti !

"Comment ça c'est reparti ?" voyons-nous s'interroger la plupart d entre-vous !

En effet, hier à 7h du matin heure locale nous avons atterri à Paita, petite bourgade paisible au nord du Pérou pour ravitailler. Une arrivée au milieu d'une immense flottille de petits bateaux de pêche multicolores au milieu d'une baie dans laquelle soufflait un bon 13 nœuds du sud. La terre est grattée, on aurait dit un paysage un peu lunaire.

Après quelques tours et détours au milieu des bateaux de pêche nous finissons par aviser un endroit favorable à notre ancrage. Une panne de guindeau -le treuil qui nous permet de descendre et surtout de remonter la ligne de mouillage- nous oblige à mouiller l'ancre à la main.

Puis regonflage du dinghy, mise en route du moteur hors-bord -un métronome- et nous voici à terre, il n'est pas 9h du matin nous sommes déjà à la terrasse d'un bistrot pour une omelette-limonade.

Retrait de monnaie locale -la sole-, courses, achat dune puce pour les téléphones portables, et retour à bord pour remplir la cambuse. À peine, nous remarquons que les gardes côtes nous adresse un vil clin d'œil.

Nous prenons la décision d'aller à leur rencontre et une heure plus tard, nous ressortons du bureau de la capitainerie en ayant juste fait un courrier pour expliquer notre présence ici. Parfait !

Déjeuner local pour environ 2,5€ et enfin nous regagnons notre bord pour reprendre la route. Étape expresse rondement menée ; sans compter qu'il fallait que nous remontions notre mouillage... Imaginez un bateau se trémoussant au bout de son ancre avec 18 nœuds de vents dans le nez, et deux petits marins en train de s'acharner sur une chaine pour remonter à la main une ancre d'environ
30 kilos et 20 mètres de grosse chaîne... La bonne galère qui nous laisse quelques courbatures.

Nous sommes repartis comme nous sommes arrivés, rapidement, par 18 nœuds dans le nez, un ris dans la GV et le génois en entier. Ça penche, ça secoue, mais ça file 6 nœuds !

Avant la nuit, voyant d'après les prévisions météos que le vent allait encore fraîchir, nous avons gentiment pris un second ris et enroulé du génois : confort et sécurité pour la nuit.

L'étape fût courte mais plaisante, nous repartons avec plein de nouvelles choses à manger. Actuellement nous croisons sud-sud-est et pensons virer dés que le vent aura pris un peu plus de sud.

Quelques avaries restent à réparer : le guindeau électrique, un feu dans le mat, un lazy-jack, l'éolienne, une saloperie prise dans l'hélice pour laquelle nous allons devoir plonger et des joints de hublots.

Encore 450 milles jusqu'à Lima qui nous prendrait en ligne droite vent arrière à peine 4 jours vont sûrement nous occuper pendant encore 5 ou 6 journées.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 6°20'37"N 82°16'25"W
Vitesse : 4,5 nœuds
Cap : 220°
Vent : 10 nœuds du 170°
Météo : nuages
Chemin parcouru : 105 milles depuis Paita
Chemin restant : 460 milles... en ligne droite

PS : merci Jean pour les prévisions météos envoyées par email
Nous n'avons pas de news de Lucas, il ment effrontément sur Facebook

lundi 23 novembre 2015

Manques et envies

Trois jours de plus de montagnes russes à bord d'Avalon Explorer.

Plus de céréales, plus de miel de Curty, plus de vin, plus que 500 grammes de pâtes, plus de chocolat, plus que 100 grammes de riz, plus de lentilles, plus de saucisses, plus de bananes, plus de Ricard, plus que 2 boites d'asperges, plus de biscottes/krisprolls, plus de pain de mie, plus de lait, presque plus de bonbecs, plus d'oignons, plus de pommes de terre...

Mais des envies de viandes, de vin, de bières fraîches, d'escalopes et de salades, de linge propre, de kebabs, d'informations fraîches, d'Internet, de vent du nord, de chaleur, de poissons frais, de chocos, de nouvelles de Lucas, ...

C'est pourquoi nous mettons le cap sur Paita pour une escale ravitaillement. Nous entendons d'ici les chants que les plus paillards d'entrevous ne manqueront pas d'entonner... Amis, ne changez point ! Nous aurons sûrement pleins de problèmes administratifs, mais nous allons essayer de la jouer cowboys pour au moins faire quelques courses avant de reprendre la mer direction le sud en évitant d'alerter les autorités locales.

À bord tout va encore très bien, nous avons même eu un passager clandestin durant une demi-journée : une sorte de grosse mouette à bec bleu. Autant vous dire que sans le souvenir dégoutant de notre pétrel des alizés, nous nous serions occupé de l'animal ! Nous ne croisons que très peu de monde sur cet océan, des barcasses de pêche équatoriennes -grandes comme des barques d'étang à 200 km du premier abris !!!- quand nous ne sommes qu'à 100 milles des côtes mais sinon rien que de l'eau.

Nous allons virer sous peu pour passer tribord amures, en espérant que le vent adonne et nous permette de faire route directe au 100° pour atteindre notre objectif d'ici 3 jours.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 4°19'52"N 85°27'52"W -sûrement le point le plus ouest de notre périple
Vitesse : 5 nœuds
Cap : 210° pour encore quelques minutes
Vent : 12 nœuds du 170°
Météo : nuages
Chemin parcouru : 870 milles en ligne droite mais plus de 1200 avec tous les bords que nous avons tirés
Chemin restant : 265 milles... en ligne droite

PS :
MLM nous tâchons d'être à l'heure à Lima.
Merci Vianney d'avoir pris en main le problème des certificats médicaux, pas de news des parents en revanche.
Merci Lucas d'autant t'inquiéter pour nous et pour ces nouvelles régulières et détaillées que tu nous fais parvenir.
Emmanuel BdlP ne vous achetez pas le matos de quart car nous avons à bord les affaires de Ptitou qui vous iront comme un gant -bottes, salopette et ciré.
Allez Auxerre et merci d'avoir marché sur la tête de Metz !

vendredi 20 novembre 2015

Le poirier

Ça y est c'est officiel, nous avons maintenant la tête en bas ! Ce matin à 7h22 heure du Panama, donc 13h22 heure française nous avons passé l'Équateur et nous naviguons dorénavant dans l'hémisphère sud. Pas de bizutage traditionnel, nous avons eu le notre il y a deux jours cf suite du message.

Depuis trois jours pas mal d'activités. Avalon Explorer n'en finit plus de sauter de vagues en vagues tel un poulain non débourré. Notre bateau emmène son équipage moitié nauséeux cahin-caha, tantôt cap au sud-est tantôt cap au sud-ouest. Moitié nauséeux, c'est pour dire que sur deux, il y en a un qui a la nausée et pas l'autre -nous vous laissons deviner l'heureux malade. La progression est lente et laborieuse, mais nous progressons malgré tout en tâchant de faire des bords de 24h.

Hier nous avons fait un grand ménage à bord du bateau. En effet, depuis trois ou quatre jours ça sentait le gasoil. Et mercredi soir, après avoir fini la salade riz de Pilou nous avons été pour le coup complètement nauséeux -c'était notre fameux bizutage. Indigestion alimentaire due à la mayo pas très
fraîche ou alors à l'eau que nous buvons et qui a aussi un goût de gasoil ? Il se trouve qu'après une nuit passée chacun la tête par dessus le liston pour nourrir les poissons, nous avons décidé de nous attaquer à cette odeur de gasoil.

C'était un de nos bidons de réserve qui se déversait dans le coffre arrière tandis que son bouchon s'était cassé. Bref, près de 7 litres de gasoil en liberté dans le bateau, des vomis, une odeur horrible, nous avons tout sorti, nettoyé les sols, les coffres et les bouteilles d'eau.

Aujourd'hui petit entretien banal du bateau : une latte de grand-voile à renfoncer et un coulisseau à remettre. Le vent est tombé à 5 nœuds, ça ne va pas améliorer notre moyenne.

Le moral est bon et nous commençons à nous dire que si nos vivres nous le permettent nous pourrions arriver à Lima dans une dizaine de jours, sinon nous stopperions au nord du Pérou pour remplir la cambuse.

lbb,

Pilou et Driou


Position : 0°20'38"S 82°20'13"W
Vitesse : 2 nœuds
Cap : 250°
Vent : 5 nœuds du 200°
Météo : nuages
Mer : calme
Poissons : agressifs

PS :
Nous venons d'apprendre la naissance de Victor de la Perrière !!! Génial, bravo à Phil et Geo !!!
bon anniversaire Raymond.
Papa et Maman Montoille vous avez une mission de la plus haute importance dans votre boite mail, merci d'accuser réception de l'ordre de mission par sms et de nous envoyer les documents par email sur notre adresse gmail habituelle et non sur celle du bateau. Vianney tu es aussi en copie, peut-être le message arrivera en spam merci de te synchro avec Maman pour être sûr que tout le monde l'a bien eu.
merci Jean de vos bulletins météo avisés, d'autant plus que nous avons quelques problèmes pour recevoir les gribs, cela nous aide beaucoup.
merci Lucas et Jibou de vos si nombreux messages....
Thib, où en est Auxerre ?

mardi 17 novembre 2015

Au large de l'Equateur... enfin presque

Bonjour à tous,

Déjà 6 jours de mer et nous sommes presque au large de l'Équateur. C'est peu dire que notre progression est très lente ; mais le vent arrive pil poil de là où nous voulons allez donc nous doublons pratiquement le chemin en tirant des bords de près très serré. Le bateau est très penché en permanence, c'est pesant, fatiguant, bref la navigation n'est pas des plus plaisantes.

Ne nous plaignons pas, car nous savons qu'en France l'ambiance n'est pas terrible non plus...

Nous n'allons pas atteindre notre objectif avant ce soir, néanmoins nous avons choisi pour le moment de continuer jusqu'au Pérou. Peut-être pasLima mais nous allons éviter l'Équateur, ça nous fera économiser du tempset surtout de l'argent car dans ces pays, pour accoster en bateau il faut
à chaque fois débourser pas loin de 600$....

Lectures et siestes sont notre quotidien et malgré tout ça nous sommes crevés. La vie penchée est usante.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 2°23'13"N 82°47'26"W
Vitesse : 4 nœuds
Cap : 150°
Vent : 12 nœuds du 200°
Météo : nuages, pluies
Mer : modérée avec 1,5, de creux
Chemin parcouru : 435 milles
Chemin restant : 429 milles au moins

ps : à l'heure où vous lirez ces quelques lignes il sera temps de
souhaiter un bon anniversaire à Nicolas ! Bon anniversaire l'ami.

samedi 14 novembre 2015

Commencement de la descente

Bonsoir à tous,

Un redémarrage sauvage de l'ordinateur nous oblige à recommencer notre message. Mais entre temps, nous avons reçu un message texte d'Aude nous parlant de morts à Paris : que se passe-t-il ? Merci de nous envoyer des news urgemment.

De notre côté tout va pour le mieux, nous sommes partis il y a maintenant 3 jours de l'île de Contadora dans l'archipel des Perlas pour prendre la direction de l'Équateur -le pays. Nous visons pour le moment un point virtuel situé sur l'équateur -la ligne- à 100 milles des côtes de l'Équateur -le
pays- (00°00'00"N 82°17'19"W). Si nous atteignons ce point avant mardi, nous continuons jusqu'à Guayaquil, sinon nous obliquerons sur bâbord en prenant de l'est pour atteindre Bahia de Caraquez.

La vie pour nous reprend son rythme de traversée mais en mode très très penché. Le vent a été très absent durant les deux premiers jours, nous permettant de filer à moins de trois nœuds de moyenne au milieu d'un océan sale jonché de crasses et de troncs.

Nous avons depuis aujourd'hui repris de la vitesse.

Pensons atteindre notre point dans 3 jours au mieux car nous allons devoir louvoyer avec des vents de face pour l'atteindre.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 4°9'8''N 80°25'8''W
Vitesse : 4 nœuds
Cap : 200°
Vent : 8 nœuds du 240°
Météo : nuages, pluies, chaleur
Mer : modérée avec 1,5, de creux
Poissons : toujours très vivants pour le moment

ps : sommes vraiment avides de nouvelles du pays, pour mon scooter maman je t'appellerai d'Équateur

samedi 7 novembre 2015

Panama - part 2 - Pacifique

Que de nouveautés pour Avalon Explorer et son équipage : première navigation en altitude -24 mètres au dessus de la mer pendant presque 30 milles nautiques-, première navigation en eau douce, première navigation dans le Pacifique.

Certains on réussit à nous voir en direct, pour les autres voici le récit de notre traversée.

Tout commence mercredi matin, derniers détails administratifs à régler et non des moindres : il nous faut un "zarpé". Nous aurions du faire cette démarche avant de quitter Linton, cependant comme nous avons été un peu brusqués nous n'avions pas eu le temps.

Nous allons donc rendre visite aux autorités maritimes panaméennes dans le port de Cristobal à Colon. Le gardien dès l'entrée sent le bon coup et nous propose des cartouches de cigarettes à 10$. Banco champion, merci le filon, tant pis pour ton intégrité de fonctionnaire d'état honnête. Deux étages plus haut, nous débarquons dans un couloir délabré où rien n'indique que depuis au moins 20 ans il se soit passé quelque chose. Et pourtant, nous mettons la main sur le M. Rivas qui a toute l'autorité pour nous délivrer une autorisation d'obtenir un zarpé -droit pour le bateau de quitter une province du Panama. Sourires, compliments au monsieur, ... Suzy avait déjà préparé le terrain -à coup de dollars bien sentis- ainsi le monsieur ne nous fait pas trop de difficultés pour nous donner notre autorisation. Ça coûte 25$, mais nous avons un reçu, ça semble officiel.

Nous passons ensuite au bureau suivant, nous avons affaire à un monsieur dont nous ne connaissons l'identité qui va lui nous délivrer le fameux zarpé. Il commence par nous demander notre "cruising permit" -sorte de licence pour les voiliers étrangers qui naviguent au Panama. Le cruising permit coûte lui 250$, pensez bien que nous ne l'avons point et que nous espérons bien ne jamais l'avoir. Discussion en espagnol anglicisé, nous expliquons que nous venons d'arriver -heureusement le gars ne regarde pas nos passeports qui indiquent que nous sommes là depuis presque une semaine- et que nous ne sommes qu'en transit. Finalement, dans le feu de l'action, enchanté par nos compliments sur le défilé militaire diffusé à la télévision pour la fête nationale, notre fonctionnaire oublie le cruising permit et nous délivre le zarpé pour 1,5$. Merci Monsieur ! Cependant, il tente de nous intimider en nous disant qu'il travaille un jour de congés qu'il faudrait donc payer à lui directement 5$ de mieux. Refus de notre part, nous ne souhaitons pas alimenter la corruption. Palabres, haussement de voix, nous avons notre document nous partons.

Retour à la marina du Club Nautico de Colon pour préparer le bateau. Remontant sur l'annexe pour rejoindre notre bateau, je choisi de ne pas m'arrêter précisément dans notre petit dinghy mais je fais un pas de plus -je n'en connais pas la raison- et ainsi fini tout habillé dans la flotte.... Heureusement Pilou a les papiers sur lui, seul mon porte carte et mon téléphone sont immergés. La grosse grosse loose. Toute la marina se bidonne, ça fait déjà deux fois que je tombe à l'eau au port -une fois au Crouesty et une fois à Colon- à chaque fois complètement à jeun. Pilou attrape mes affaires en vitesse pour les étaler au soleil sur le ponton quand je réalise que mes superbes Anne&Valentin -mes lunettes de vue choisies par Aude- ont profité de mon plongeon pour s'offrir un bain en solo. Heureusement le bateau juste à côté de nous me prête un masque, je plonge une fois, deux fois, l'eau est noire je ne vois rien et alors que je plonge une dernière fois avant d'abandonner, je mets la main miraculeusement sur les fameuse bésicles !! La chance revient, Anne et Valentin peuvent dormir tranquilles, ils n'auront pas à me fabriquer en urgence une nouvelle paire.

Retour sur le bateau, rangement, nous devons faire le plein de diesel, d'eau et nous avons rendez-vous à 13h avec nos "line-handlers" -les 3 types que nous embauchons pour la traversée du canal afin qu'ils tiennent dans les écluses les grands bouts de 25 mètres qui vont nous stabiliser au milieu des chambres. Le plein se fait sans difficulté à la station service de la marina qui bien que petite accepte les bateaux jusqu'à 2m50 de tirant d'eau pour 57 centimes de dollar le litre de diesel. Pour nous autres Français c'est une blessure que de ne pouvoir remplir le bateau à ras bord de ce combustible si bon marché.

Les trois liners arrivent sans avoir déjeuner, branle-bas de combat pour leur préparer une salade. Nous mettons finalement en route vers 14h car nous avons rendez-vous avec le pilote -qui sera la 6e personne à bord et qui n'est là que pour donner des conseils- à 15h. Arrivés sur le "flat" au lieu du rendez-vous, nous apprenons par radio que le pilote ne sera finalement là qu'à 17h30... Premier retard, cela semble très courant dans ces pays du sud. Les liners -Carlos le Colombien, José l'Espagnol et Richard le Panaméen- en profitent pour préparer les équipements d'Avalon.




17h30, Edward le pilote est déposé à notre bord par une lancha du canal. Présentations sommaires que déjà il faut nous mettre en route pour passer la première écluse qui va nous mener sur le lac Gatun.

J'en profite pour vous livrer quelques petits détails techniques : 
  • le canal a été construit par les Américains il y a longtemps
  • au début, c'est tonton Ferdi de Lesseps -un Français- qui après son succès de Suez avait été missionné pour construire ce raccourci qui coupe l'Amérique en deux. Mais ce fût un échec que nous attribuons à deux facteurs principaux : la malaria qui tuait les ouvriers par dizaines de milliers et une erreur d'ingénierie ; Ferdi voulait un canal tranquille comme à Suez sans écluse, mais il avait oublié que côté Atlantique il n'y a pas trop de marée dans ce coin là, tandis qu'elles sont assez fortes côté Pacifique ; cette différence de marée aurait créé un courant de 8 nœuds qui eut empêché la navigation
  • le canal comporte 3 écluses : gatun, pedro miguel et miraflores
  • un lac artificiel -le lac Gatun- alimente ces écluses, il est situé après l'écluse de Gatun dans le sens nord-sud -Atlantique vers Pacifique
  • Gatun est une écluse à trois niveaux, Pedro Miguel un seul niveau et Miraflores deux
  • il passe environ 35 navires de marines marchandes -les voiliers et autres petits bateaux ne comptent pas car entrent dans les chambres devant ou derrière les gros- par jour, ce qui rapporte 5 à 7 millions de dollars par jour au Panama
  • le bateau le plus cher a payé 500 000$ pour passer, c'était un bateau de croisière pressé -plus on paye moins on attend
  • le passage le moins cher a eu lieu dans les années 30, il a coûté 36 cts de dollar, c'était ... un nageur
  • les panaméens sont en train de construire -enfin ce sont des entreprises européennes qui ont gagné le contrat- de nouvelles écluses plus grosses pour accueillir des bateaux toujours plus gros
Le bon Edward nous apprend que dorénavant notre bateau s'appelle 26C -twenty-six charly- à la radio car : c'est le treizième passage dans le sens nord-sud de la journée et que dans ce sens les bateaux sont numérotés avec des nombres pairs. Et que nous sommes une petite chose donc notre lettre est C. Pour les gros c'est soit B pour les bateaux normaux, soit T pour les bateaux dangereux -principalement au niveau de la manœuvre- soit d'autres lettres pour les bateaux de croisières, les bateaux de guerres, ... Nous sommes en même temps que le navire vraquier Noord Flex, ainsi si vous avez bien suivi, notre copain s'appelle 26B -bravo. Nous pouvons donc correspondre avec le chef de chaque écluse, avec les bateaux pousseurs et avec notre partenaire -énorme- de transit par radio : twenty-six bravo, it is twenty six charly, bla bla bla...

Le pilote est très stressé et stressant mais super sympa. Lorsque nous nous engageons pour la première "chambre", il fait déjà nuit et les ordres vont vites -heureusement Edward parle un anglais parfait et plutôt compréhensible :
les liners doivent récupérer des petits bouts envoyés par les employés du canal de chaque côté du bateau -deux à bâbord et deux à tribord. Ils envoient des bouts très fins reliés à leur bout à une sorte de boule de corde très lourde. Heureusement nous avons protégé avec des matelas nos panneaux solaires. Chaque liners -nos trois gars + Pilou- doivent alors amarrer nos grosses haussières -les bouts bleus que vous voyez sur les photos du dessus- aux bouts fins et les employés du canal ramènent les haussières à eux. Tout cela se passe hyper vite. De mon côté, je suis avec le pilote qui me dirige par des forward, neutral, reverse, portside, starbordside, ... afin qu'Avalon Explorer soit bien positionné au milieu de la chambre, pas trop près du mastodonte -26B- qui nous précède.




Les mains sont moites, mais nous sommes très enthousiaste à l'idée de commencer cette traversée. Les portes se referment derrière nous et alors que mon travail est fini -le bateau est stabilisé au milieu de la chambre- celui des liners débute : ils doivent sans cesse retendre les haussières pendant que l'eau monte en formant de gros bouillons autour du bateau. Impressionnante cette force dégagée par l'eau qui monte. En moins de 10 minutes, nous avons gagné un peu plus de 8 mètres d'altitude. Il faut alors attendre que 26B mette en route -son hélice va alors envoyer un courant très puissant sur nous, les haussières doivent être très bien tendues !- puis lorsqu'il aura coupé son moteur, nous pourrons à notre tour nous libérer reprendre les haussières à bord, laisser les employés du canal avancer de part et d'autre en tenant leurs bouts fins et avancer jusqu'à la chambre suivante.

Nous gagnons en un peu moins d'une heure et demi 24 mètre en altitude et nous sommes libres en eau douce sur le lac Gatun !!

Il est 23h, le pilote nous dirige vers une bouée à laquelle nous nous amarrons, nous dînons et le pilote s'en va sur une lancha qui vient le chercher.
Rendez-vous le lendemain -le jeudi donc- entre 7h et 7h30 avec un nouveau pilote pour la traversée du lac et la descente vers le Pacifique.

Une fois n'est pas coutume le pilote a 30 minutes d'avance. Il nous réveille donc, les deux gars qui dorment sur le pont, le vilain Richard qui dort dans le carré, et nous qui avons notre chambre. À peine à bord, qu'il faut déjà se mettre en route, nous avons un passage à Pedro Miguel prévu vers 13h, et 28 milles nautiques à faire d'ici là.

Tout le monde prend un café sauf .. le pilote qui préfère une autre occupation.



La traversée se fait sans accroc, sur un chenal parfaitement vide. Nous ne pouvons faire qu'à peine 7 nœuds à pleine vitesse alors que les gros traversent à plus de 15. C'est pourquoi nous sommes partis si tôt et que nous trouvons le chenal vide.





À partir de Gamboa, nous recommençons à croiser des gros penguyos et surtout nous croisons la nouvelle maison d'une connaissance de la France. Le vil Manuel Noriega est en effet enfermé à la prison de Gamboa. Nous hurlons pour le saluer et n'omettons pas de penser à notre vedette nivernaise François Mitterrand à cette occasion.


La route est droite et bien balisée jusqu'à Pedro Miguel, le pilote dort, les liners s'occupent comme ils peuvent, Grégoire barre, Pilou commence à préparer le déjeuner, je suis de surveillance.


L'écluse de Pedro Miguel et de Miraflores se passent sans mal. Tout est plus facile que la veille car nous descendons -il y a donc moins de remous dans la chambre- et surtout nous ne sommes plus stabilisés au milieu comme pour la montée mais nous sommes collés à couple à une vedette de touristes -Discovery- qui va donc jouer de l'haussière à notre place. Les touristes sur Discovery sont américains, très sympas, ils nous ont même envoyé une photo de nous.


À Miraflores, il y a une webcam -tout en haut du pylône d'antenne blanc et rouge-, certains d'entre vous nous ont suivis, merci pour les copies d'écran.



Et enfin, la dernière porte s'ouvre, nous sommes le premier bateau de la journée à la franchir, nous sommes dans le Pacifique. L'eau est bleue, salée, et tempérée, mais c'est le Pacifique !


Derniers petits efforts pour notre moteur, nous déposons le pilote, les liners, les haussières et les pneus à la marina de Balboa, payons chacun des liners -100$ par tête- et continuons notre route jusqu'à la marina de la Playita où nous sommes actuellement.

Il est 17h, nous faisons un petit tour dans la marina et le centre commercial attenant, retournons vite au bateau c'est l'heure de boire notre première bouteille de champagne du voyage. Ce sera celle du mariage d'Aude, nous avons celle de Jean pour le Cap Horn et celle d'Aurélien pour l'arrivée.

Champagne, pattes, rhum, nous nous effondrons dans nos couchettes sans demander notre reste.

Vendredi nous avons pris le taxi pour aller à Panama City. C'est une grande ville avec d'un côté des building immenses -ils l'appellent le Dubaï de l'Amérique- et de l'autre une vieille ville -Casco Viero- hyper charmante.

Achat d'un nouveau téléphone pour moi, passage chez le coiffeur pour nous deux, cirage de chaussures, déjeuner avec la bonne Suz' pour débrieffer, ...





Nous sommes maintenant samedi, nous allons faire les pleins de diesel et d'eau, préparer notre départ pour les Perlas demain et enfin vers l'Equateur mardi ou mercredi.

LBB,

Pilou et Driou

mercredi 4 novembre 2015

Traversée en direct

D'ici 30 minutes le pilote devrait arriver sur avalon explorer. Nous serons 6 à bord pour partir traverser le canal. Suivez nous demain 20h heure française en direct sur le lien suivant http://www.pancanal.com/eng/photo/camera-java.html pour le passage de la dernière écluse avant le Pacifique ! Il s agit d une webcam qui prend des photos toutes les 30 secondes.
A demain !
Driou et Pilou

dimanche 1 novembre 2015

Panama - part 1 - Atlantique

Samedi 24 octobre, 10h du matin après un dernier passage de l'armée à notre bord, nous avons enfin l'autorisation de quitter la Colombie. Dernier avitaillement de fruits et légumes, un petit coup de main à Jem qui part au Belize sur Heaven's door avec deux nouvelles recrues, et nous mettons cap plein ouest.

Pas de temps à perdre car nous sommes pressés de quitter la zone des 12 milles nautiques -il sera alors impossible pour l'armée de revenir essayer de nous reprendre- et surtout nous avons une destination qui semble fascinante : l'archipel des San Blas.



Un peu plus de 40h de moteur -zéro vent !- plus tard nous arrivons à "la piscine" qui se trouve être une mini baie entre trois îles des San Blas. 15m de fond, une eau transparente, des raies léopards qui font voler leur 1m50 d'envergure soit sous notre bateau soit 3 mètres au dessus de l'eau lors d'incroyables sauts, une petite île avec une cabane, bref c'est canon. Limite un peu trop propret. Nous achetons tout de même un déjeuner à la cabane, profitons de l'eau pour nous baigner et plonger et repartons le lendemain matin vers Ogoppukibdup -l'île des noix de coco- qui se trouve à environ deux milles nautiques à l'ouest.




Ogoppukibdup est habitée par Robinson et sa famille, nous mouillons l'ancre juste devant une petite plage où se trouve leur "habitation". Un catamaran de backpackers est déjà présent, nous opérons un rapprochement en vue de la fête. Il se trouve que le sus-mentionné cata fait à peine 40 pieds et transporte tranquillou 17 -sic !!- personnes : principalement des Australiens et des Autrichiens.
S'organise rapidement une java sur la plage, Robinson et sa famille fournissent les langoustes pour 7$ et les bières, nous nous occupons du dancing, du feu, et de bien finir les verres.

Le lendemain, alors que nous nous levons, le cata est parti et les Gunas -nom des indiens- hurlent nos prénoms :-D Nous remettons pied à terre, nous nous faisons offrir un café par les indiens -tandis que eux sont déjà au rhum, il est 9h du matin c'est raide- et après quelques échanges -mélange d'espagnol, d'anglais, de gestes, de rires, ...- nous nous retrouvons sur notre annexe à partir avec deux Gunas pour chasser le poisson. Merci Quentin pour ton harpon, nous avons pu -avec l'aide des Gunas- tuer deux magnifiques poissons : un bleu avec des reflets jaunes et un jaune avec des reflets blancs. Les Gunas peuvent, entre deux cigarettes, descendre à environ 15 mètres de fond, attendre le poisson 45 secondes puis remonter sans s'affoler. Inutile de vous dire que nous devons en les suivant reprendre trois fois notre respiration tandis qu'ils ne sont toujours pas remontés...

Nous sommes mercredi midi, nous avons deux poissons pêchés grâce au harpon, et nous les offrons derechef à Robinson et sa famille. Un de nos chasseurs nous demande d'utiliser notre dinghy pour partir chercher de la bière. Nous acceptons bien volontiers et il faut alors imaginer trois indiens partir vers nul part -l'île est très isolée surtout à l'échelle de notre toute petite annexe et de son moteur de 2 chevaux-, hilares, avec notre dinghy ! Nous en profitons alors pour faire la connaissance de Martine et Serge qui se baignent devant l'île.

Deux heures plus tard, nous apercevons très au loin un petit point rouge, qui semble se rapprocher. Hourra, nos Gunas reviennent !! Le dinghy ne dépasse alors qu'à peine l'eau, le moteur avance tout seul, les trois Gunas sont vautrés sur environ 200 bières dans le fond de l'embarcation. Ils sont complètement ivres, ravis de leur coup, et nous invitent donc à déjeuner. Déjeuner local, composé d'un bouillon de poisson -?- dans lequel flotte un peu d'huile et des bananes plantins bouillies accompagnées par un poisson grillé qu'il faut naturellement avaler à la main. Pas ragoutant, pas fameux, mais tellement gentil et pittoresque.  Les indiens refusent nos dollars pour le déjeuner, nous sommes hyper touchés et partons siester dans le boat pour digérer. En effet, la banane plantin c'est une espèce d'étouffe-chrétien qui couche un homme !

Le soir, nous sommes invités à dîner sur Altair, le très joli ketch de Martine et Serge. Serge passe nous prendre sur son annexe, car il faut être un expert du coin pour ne pas se mettre sur les récifs qui sont partout dans cet archipel. Pour parcourir le demi mille nautique qui sépare nos deux bateaux, nous sommes obligés de suivre un itinéraire qui est très loin de la route directe en ligne droite. Sinon c'est la sanction immédiate et nous finissons tous à l'eau pour nourrir les requins.
Le dîner fût très sympa, arrosé d'une très belle bouteille de Louis Jadot, et fût l'occasion pour nous d'écouter les mille histoires de Serge et Martine qui eurent même la bonté de nous remplir le disque dur de films, livres et autres guides nautiques.

Retour sur Avalon Explorer car le lendemain nous devons appareiller pas trop tard pour rejoindre Linton marina.

Départ jeudi matin vers 8h des San Blas et c'est reparti pour 10h de moteur jusqu'à Linton Marina. Malheureusement nous arrivons par nuit noire, et la carte n'indique pas que les pontons de cette marina en construction occupent le chenal. En les contournant, nous nous faisons une belle frayeur en touchant le fond avec notre quille. Fort heureusement, la vitesse est très réduite, nous arrivons finalement à nous dégager du récif et prenons un ponton.
Accostage parfait car bien aidé par nos voisins américains. Il est 19h, nous mettons pieds sur le ponton et apprenons qu'il n'y a ni eau, ni électricité, ni douche, ni toilettes, ni diesel, ...
Pas le temps de se lamenter que déjà arrive Adam le manager de la marina et avant même de commencer à discuter, nous sommes dans sa voiture pour aller à un barbecue tout proche. Ils nous invite, viande et boissons toute la soirée avec la petite communauté de voileux du village. Hyper sympa !

Vendredi matin, nous formons deux équipes : Pilou part avec Adam pour Portobelo -environ 30 km et 45 minutes en voiture- afin de faire les papiers d'immigration -ils ne vont pas nous avoir deux fois ces vils douaniers-, tandis que je pars à pieds trouver dans le village proche -environ 5 kms des cartes pour nos téléphones. Choux blanc sur le téléphone, mais Pilou revient avec des bonnes nouvelles : tout est ok à la douane, il a réussit à contacter l'agent pour le transit du canal, ... De mon côté, j'ai passé l'après-midi à faire de la mécanique avec le bon Olivier -un Français rencontré au barbecue la veille. Changement de courroie d'alternateur, nettoyage de l'huile qui fuit, remplissage du réservoir d'huile qui était vide, ... -toutes ces choses que nous ne faisons pas par incompétence et qui pourtant sont essentielles.
Nous nous attelons aussi en fin d'après-midi à réparer le moteur de l'annexe que j'ai eu le mauvais goût de faire tomber à l'eau lors de notre départ des San Blas. Le bon Oliv' est même obligé de plonger avec ses bouteilles car le bouchon du réservoir d'essence, une fois dévissé, à l'heur de retourner dans le fond des eaux crasseuses de la marina... La loose totale...

Le soir vers 19h, nous recevons enfin la visite de la bonne Suzy. Elle est très importante car Suzy va s'occuper de tous les tracas administratifs et pratiques de notre traversée du canal. Suzy parle très bien le Français, l'Anglais, l'Espagnol, l'Italien, ... Elle nous explique tout le processus et nous annonce rapidement que si nous souhaitons passer rapidement cela va être difficile car le 4 novembre est la fête nationale. Or nous devons absolument payer le solde du passage à la banque et qu'il n'y a qu'une petite chance que la banque soit ouverte lundi matin -tout le reste de la semaine est chômé ! Avant cela, nous devons régler tous les papiers, trouver 2000$ en cash et faire mesurer le bateau par un employé du canal.

Samedi matin, aux aurores Pilou prend un bus pour Portobelo. 1h30 d'attente de bus, puis 35 minutes jusqu'à Portobelo, pour finalement entendre qu'il n'y a plus de cash dans la machine. Il en prend vite un deuxième pour atteindre Sabanitas, encore 1h de bus, prend la monnaie, avale un burger et essaie de rentrer. De mon côté, je pars le matin avec Suzy et Matt -son BF- pour Panamarina, une marina voisine de la notre, mais tenue par des Français et dans laquelle nous trouvons : un scanner pour envoyer tous les documents par email aux autorités du canal, des cartes de téléphones pour avoir internet et appeler le pays, du pastis, des rognons de veaux, ... Un café, 10 mails, 4 scans, un croque madame et une bière plus tard je rentre au bateau pour attendre Pilou. J'en profite pour régler le soucis d'électronique et retenter d'agir sur le sort du moteur de l'annexe. À 18h, lorsque Suzy vient enfin me rechercher au bateau les nouvelles sont très bonnes : Pilou a confirmé avoir trouvé le cash, Suzy nous annonce que nous avons un rendez-vous pour la mesure du bateau le lendemain -dimanche donc- entre 7h et 12h, l'électronique refonctionne, le moteur du dinghy refonctionne, ... Parfait, nous retournons à Panamarina pour passer la soirée d'halloween. Pilou nous rejoint finalement en bus, il aura passé la journée à courir de bus en bus. Moyen de transport bon marché, mais imaginez un bolide jaune, vieux, conduit très rapidement, dans lequel il y a tellement de gens que beaucoup sont débout, avec la porte qui s'ouvre tandis que le bus roule à fond et la musique qui hurle !! La belle affaire.

Nous rentrons après le dîner d'halloween au bateau, car nous avons 6h de navigation pour atteindre Colon : l'entrée du canal et surtout le lieu où nous devons être mesurés. Arrivée à Colon ce matin à 5h30, deux heures de sommeil et l'expert arrive à bord. 20 minutes plus tard tous les papiers sont ok, le bateau est mesuré, Suzy a tout. Nous attendons maintenant de savoir si elle peut payer demain matin et ainsi si nous pouvons passer cette semaine. Sinon, nous devrons attendre la semaine prochaine.

Pour le moment, nous sommes ancrés devant le club nautique de Colon. Endroit moche, sale, coincé entre des gros navires de commerces qui chargent et déchargent tout sorte de marchandises et des bateaux abandonnés. Demain matin nous saurons si nous pouvons passer. Stay tuned.

PS : Si vous souhaitez traverser le canal, nous ne saurons que vous conseiller de passer quelques jours au San Blas puis de rejoindre Panama à Linton Marina, Panamarina ou Portobelo. De là, joignez Suzy : +507 6556-7259 ou deimarpanama@gmail.com. C'est beaucoup plus sympa, et joli que d'arriver à Colon ou à Shelter Bay et d'attendre...

La bonne bise,

Pilou et Driou