mardi 29 mars 2016

Mise à jour de l'itinéraire (prenez vos billets)

ETDDepartureArrivalDistance (nm)ETA
01/08/2015Port du CrouestyPovoa de Varzim51507/08/2015
09/08/2015Povoa de VarzimPeniche13310/08/2015
12/08/2015PenicheSanta Cruz da Palma76918/08/2015
20/08/2015Santa Cruz da PalmaSanta Cruz de Tenerife12521/08/2015
23/08/2015Santa Cruz de TenerifePointe à Pitre265014/09/2015
27/09/2015Pointe à PitreMarie Galante1927/09/2015
28/09/2015Marie GalanteLes Saintes2328/09/2015
29/09/2015Les SaintesPortsmouth Dominique2429/09/2015
03/10/2015Portsmouth DominiqueFort de France4804/10/2015
04/10/2015Fort de FranceLe Marin2804/10/2015
09/10/2015Le MarinCartagena95017/10/2015
24/10/2015CartagenaSan Blas21526/10/2015
29/10/2015San BlasLinton Marina (Panama)5029/10/2015
31/10/2015Linton Marina (Panama)Colon (canal de Panama)3701/11/2015
03/11/2015Colon (canal de Panama)Panama City3504/11/2015
01/11/2015Panama CityIslas las Perlas5008/11/2015
08/11/2015Islas las PerlasPaita85726/11/2015
26/11/2015PaitaLima58304/12/2015
10/12/2015LimaValparaiso132029/12/2015
18/01/2016ValparaisoValdivia50028/01/2016
02/02/2016ValdiviaChiloe23905/02/2016
06/02/2016ChiloePuerto Eden47311/02/2016
13/02/2016Puerto EdenPuerto Williams55020/02/2016
23/02/2016Puerto WilliamsPuerto Madryn100106/03/2016
10/03/2016Puerto MadrynMar del Plata48016/03/2016
18/03/2016Mar del PlataBuenos Aires28720/03/2016
30/03/2016Buenos AiresRio de Janeiro115015/04/2016
22/04/2016Rio de JaneiroCayenne270020/05/2016
25/05/2016CayenneLe Marin60001/06/2016
26/06/2016Le MarinSaint Barthélémy30029/06/2016
05/07/2016Saint BarthélémyHorta235025/07/2016
02/08/2016HortaPort du Crouesty125015/08/2016

Urgent AFP : Message spécial de Martin Dulong "Siga la Vacca"

Une sacrée virée et une franche rigolade!

Merci les potos pour ce bon moment passé avec vous, j'en garde d'excellents souvenirs que je peux rapidement évoquer.
Tout commence par des retrouvailles sympathiques au bout du monde suivies d'un échange d'otages en bonne et due forme, Martin contre Emmanuel, vous gagnez du sang frais mais perdez un cap hornier.

Nous sommes effectivement partis le lendemain du pot au club nautique de Puerto Madryn, une sympathique soirée au cours de laquelle chacun des larrons a bien essayé de nous présenter l'étoile du sud...sans succès: baratin de chacun ou bien environnement embrumé dans le ciel comme dans les esprits ? Bref, le compas sera définitivement essentiel à bord!

Après quelques jours de mer vent de face, Mar del Plata est l'occasion d'une courte pause au cours de laquelle nous fêtons joyeusement la saint Patrick. Avant d'en arriver là, il a fallu passer les formalités administratives auprès des autorités locales. Comme dans les vieux films, il  ne manque plus que le ventilateur et la mouche qui bourdonne, mais sinon le cadre est là: le planton en uniforme qui montre bien qu'il a les cartes en main et qu'il est incontournable, la chaleur, le papier carbone...

Départ pour Buenos Aires, le vent dans le dos, quel confort! Puis le vent tourne est et nous permet de continuer au portant en bifurquant dans le fleuve après avoir longé la cote. Bravo les tacticiens!
Sur la route, nous sommes accompagnés par une vingtaine de dauphins pendant quelques milles, moi sur le pont je rapporte le sujet à Driou, qui est préoccupé par un autre problème...mais quel est ce sifflement improbable qu'on entend partout au fond du bateau?? une prise d'air quelque part? Ce sifflement repart en même temps que les dauphins... qui causaient entre eux de part et d'autres du bateau, un vrai raffut!

L'arrivée à Buenos Aires se fait simplement...au cœur de la ville, à Puerto Madero le quartier luxe de Buenos Aires. Autour de nous, ce sont des buildings tous neufs qui surplombent notre mât. Un brin de décalage avec ce qu'on imagine d'un pays au bord de la faillite.
Le bateau amarré, la Quilmès éclusée, on commence à y voir clair.

Apéro lundi soir à bord d'Avalon Explorer avec les cousins Baptiste et Gwenaelle Bret. Les cousins auront-ils la possibilité lors de leur prochaine virée pascale au Chili de rapporter les pièces de l'éolienne bloquées à Valparaiso ? La suite au prochain épisode! En tout cas, un bon moment passé ensemble.
Cet apéro fait suite aux courses de canassons à Palermo. Conseillé par Pilou et Driou, les professionnels du sujet, j'ai raflé la mise: "Poker Mania" en tête alors que j'avais misé placé (1ère ou deuxième place)...c'est donc le jackpot pour celui qui a misé gros. Pour ma part, cela nous permet d'arroser tout cela avec la bonne humeur du gagnant.

Diner mercredi soir chez Pierre. Pierre est un gars de Decize rencontré par Pilou et Driou au cours de leur navigation précédente. Il habite à Buenos Aires dans une grande maison en collocation et nous invite autour d'un bon gueuleton.
Pour s'y rendre, c'est un peu compliqué avec une circulation bloquée pour la venue de Barack Obama. Une paire de motards nous bloque la route et 50 voitures blindées nous passent sous le nez, tous gyrophares allumés. Salut Barack!
Nous sommes très bien reçus chez l'ami Pierre avant de décoller pour une réception dans le quartier chic de Recolleta. Nous sommes accueillis chez Laura et passons un bon moment dans une ambiance internationale.

Jeudi soir: Sigua la Vacca!
Open barbec, open buffet: Sigua la Vacca, c'est une ambiance routier de luxe. C'est toujours un vrai bonheur d'avoir quelques mots à sortir en espagnol, en prenant soin de hausser la voix sur les dernières syllabes et de rouler les R à souhait, aucun rapports avec la réalité, juste une sympathique caricature. On glousse. En tout cas bravo à Pilou pour son espagnol et à Driou pour son espagnol-escroquerie: rajouter des a, des o et des i avec autant d'aplomb, moi je dis chapeau!

Et puis il faut bien décoller alors j'ai quitté Avalon Explorer au petit matin pour rentrer au bercail!

Merci encore les copains pour ce bon moment, enjoy la prochaine navigation et prenez soin de vous.
Pas de coup à la Moitessier, vous sauverez vos âmes une prochaine fois, car vous êtes attendus de pied ferme en août prochain pour débriefing global!

En pj, une photo de cap-horniers aux courses.
Bon vent.

Martin

10 jours à Buenos Aires

Pour tout vous avouer, nous avons passé le début de semaine, après notre dernier post à attendre des nouvelles de tante Anne. Nous avions bien mis des photos de Martin comme demandées et trois jours après, nous avons été récompensés ! Manière de vous dire que nous lisons tous vos envois et remarquons que certain(e)s suivent beaucoup plus que d'autres ;)

Lundi, nous avons commencé notre semaine à Bs As par les courses à Palermo. Hippodrome pas très loin de la marina. Découverte "côté pelouse" des courses argentines qui réunissent le lundi plus de monde que le dimanche à Paris... Quelques paris plus tard, nous repartons plus riches de quelques pesos et décidons de rentrer comme des rois en taxi. Nous rentrons tôt et faisons quelques courses car nous recevons ce soir là les cousins de Martin : Gwenaëlle et Baptiste. Jeune couple de Français qui sont arrivés il y a presque 10 mois ici. Soirée hyper sympa durant laquelle ils nous échangent les bons plans de la ville contre des bons plans au Chili où ils partent le mercredi pour passer le weekend de Pâques. Ce sera l'occasion de leur demander s'ils veulent bien nous sortir une énorme épine du pied en passant au Club Nautique de Valparaiso pour récupérer du matériel pour l'éolienne que nous avions commandé et qui est arrivé là-bas après notre départ. Ils se sont acquitté de cette tâche ingrate avec une gentillesse énorme, merci beaucoup chers amis.

Entre temps, nous avons eu la fierté d'apprendre que nos amie Lulue nous a choisis comme témoins pour sa noce à venir avec Henri. Nous bombâmes le torse dans tout Buenos Aires pour fêter ça. Les Argentins étaient dég de jalousie.

Mardi, nous sommes allés un peu hors de la ville, à San Isidro dans le Neuilly argentin pour faire quelques achats chez les shipchandlers. Quartier très résidentiel, magasins très bien achalandés, nous craquons sur une superbe rame/gaffe qui va remplacer celle que nous avons perdue au Cap Horn. Achat aussi du pavillon Argentin, car les gardiens de la marina de Puerto Madero n'aiment pas que nous ne portions que les couleurs françaises. Nous avons ensuite cherché un poulet (prononcez pocho en argentin), pour finalement nous rabattre sur des pizzas. Elles sont très réputées, font la fierté des locaux et ressemblent à s'y méprendre à des pizzas...

Mercredi, nous avons repris contact avec Pierre, le gars "heu de D'cize" rencontré 5 mois plus tôt à Cartagena en Colombie. Invités à dîner dans sa superbe maison de Palermo, nous faisons la connaissance avec la bonne Rachel et les collocs Jota et Fernando. Soirée viande et patate, suivie d'une soirée privée chez une amie de Rachel. Encore l'occasion d'améliorer notre espagnol et de rencontrer des habitants. Nous rentrons fourbus (nous marchons énormément ici) très tard dans la nuit. De plus, rendez-vous est pris pour une belle soirée le vendredi.

Le jeudi est consacré dans sa première partie à un repos bien mérité, puis nous décidons de célébrer le départ de Martin, nous troisième numéro 3, en allant banqueter chez Siga la Vaca. Ce restaurant semble être une institution locale et nous permet, pour une vingtaine d'euros, de faire une orgie de viande sous toute ses formes et en quantité illimitée : steaks et filets de toutes sortes et de toutes bêtes, abats, boudins, saucisses, .... Salut l'ami Martin; les Jennifers de Bs As t'embrassent et regrettent ;)

Réveil vendredi vers midi, Martin a pris l'avion à 9h, nous sommes tous les deux pour la première fois depuis plus de trois mois. Rangement dans le bateau et Pilou réinvestit sa cabine à la proue du bateau. Réparation de la manille en tête de génois et nous partons pour l'anniversaire d'un pote de Pierre dans un bar à vin caché, tenu par un Français. Soirée mémorable durant laquelle nous rencontrons de nombreux expatriés et rigolons longuement entre autre avec Sophie, Jeanne, Héloïse, Magda, ... Notre histoire fait rire les gens, nous en profitons pour peaufiner le two-men-show que nous ne manquerons de présenter à notre retour.

Samedi nous brunchons sur le bateau et nous partons à la messe. Pierre nous a donné quelques bonnes adresses de bars pour la soirée, mais nous sommes finalement invités après la messe à partager quelques délicieux empanadas avec la sœur Laetitia (responsable animation chorale et guitare), le père Edouard (qui nous reçoit) et Eric un fidèle. Cette soirée plus spirituelle clôt une première belle semaine à Buenos Aires.

Pablo, un acteur éminent des courses argentines nous a conviés via notre amie Capucine à venir aux courses à San Isidro le dimanche. Nous nous y rendons avec Pierre et Rachel et assistons toute l'après-midi aux courses sur dirt en jouant quelques pesos et en tâchant de rembourser nos drinks par le jeu. Nous finissons sur un bœuf bourguignon cuisiné par Pierre.

Hier, nous avons dit au revoir à notre marina de Puerto Madero pour déménager à la marina du Yacht Club Argentina, quelques 200 mètres plus au nord. Cela nous permet de bénéficier des deux jours de courtoisies offerts par le YCA. Petit tour chez Carrefour, sorte d'extension de l'ambassade française comme dirait Martin.

Le plein de courses est fait, le plein de gaz est fait, le plein d'eau est fait, nous allons dès demain matin mettre les voiles pour une navigation d'un peu plus de 1100 milles vers Rio de Janeiro.

Merci à tous nos amis Argentins pour votre accueil, merci à Rachel et Pierre pour ces belles soirées passées avec vous. À bientôt !







Nous avons pour la nièce de Martin, dorénavant célèbre dans tout Bs As baladé "Clément l’aplati"






lundi 21 mars 2016

Mar del Plata Bs As

Comme prévu nous voici arrivés à Buenos Aires. Ce qui était moins prévu était que nous arrivions avec notre bateau ici.

Récapitulons, nous sommes arrivés mercredi dernier à la première heure à Mar del Plata. Au yacht club Argentino. Douche, palabres avec la prefectura navale, gros steak, et nous décidons qu'il va être difficile de concilier le bateau au yacht club Argentino et un déplacement à Buenos Aires en bus/avion. La marina est très belle, et donc très onéreuse.

Finalement, nous avons fêté notre arrivée à Mar del Plata dans un des multiples bar sympas de la ville. Puis le lendemain nous avons remis ça avec la Saint Patrick. Nous avons fait la connaissance de Mara, Lumila, Valeria, Martina, ... Nous avons bien ri et nous avons remis les voiles vendredi midi direction Buenos Aires (Bs As).

270 milles avalés en à peine deux jours, la mer n'a pas rigolé. Et sommes donc arrivés hier en début d'après-midi à la marina de Puerto Madero en plein centre de Buenos Aires.

Lieu extraordinaire, nous allons maintenant visiter la ville et la pampa environnante en commençant à 15h par les courses à Palermo.

LBB,

Martin, Pilou et Driou

Notre arrivée à Puerto Madryn après 12 jours de mer et la passage du Cap Horn. Retrouvailles avec l'ami Martin




Depuis notre peur de chute du mât à Valparaiso, nous vérifions régulièrement les fixations du haubanage en haut du mât.



Le yacht club de Puerto Madryn nous a invités à dîner. Ambiance jeune, rieuse et féminine....

Martin aime bien prendre des photos durant la navigation. Lectures studieuses, siestes à tout heure, cuisine recherchée, ...










Arrivée au YCA de Mar del Plata.

Nettoyage du bateau et quelques menues réparations.




Terre nous dit Pilou qui a repéré Buenos Aires.



Entrée dans la marina de Puerto Madero à Bs As.






mardi 15 mars 2016

Mar del Plata ... enfin

Trois jours que nous subissons des vents contraires plutôt puissants et des calmes plutôt énervants. De fait, notre progression est lente, mais nous allons tout de même finir par toucher au but car il reste à midi local 40 milles à parcourir.

Le rythme a vite été repris, Martin remplaçant Emmanuel à son quart. Les chandeliers ont vite retrouvé le goût de l'eau salée. Le mercalm est vite redevenu indispensable.

Nous avions prévu une arrivée pour hier ou aujourd'hui ce sera vraisemblablement demain matin dès les premières heures du jour. Espérons que nous trouverons une jolie place pour Avalon Explorer afin qu'il passe les dix prochains jours en sécurité : sur un ber ou au mouillage. Martin qui est en reportage photo depuis qu'il a embarqué mettra sur le blog quelque uns de ses chefs d'œuvre.


LBB,

Martin, Pilou et Driou,

Position : 38°42'11"S 57°51'20"W
Vitesse : 4 nœuds
Cap : 320°
Vent : 8 nœuds du 10°
Météo : beau temps
Mer : calme et presque chaude
Chemin parcouru : 407 milles
Chemin restant : 42,5 milles

PS :
Toutes nos félicitations à la bonne Lulue et au bon Henri qui nous ont annoncé leurs noces prochaines.
Balzac est bienvenu à bord, en revanche il va falloir nous rejoindre dans le nord des Antilles pour la dernière étape. Nous avons "oublié" de tourner à droite après le cap Horn pour rejoindre l'Indien.

samedi 12 mars 2016

Argentina

Bonjour à tous,

Nous n'avons pas été très diserts depuis une semaine mais nous avons une excuse : nous étions en escale. Nous sommes donc arrivés comme prévu samedi soir ou plutôt dimanche matin très tôt vers 1h dans la rade de Puerto Madryn. Un vent de nord-nord-est assez soutenu nous a accompagné sur nos derniers milles et la mise en place de notre mouillage plus la nuit qui a suivie ont été assez sportifs.

Le dimanche matin, tout le monde debout vers 9h, mise à l'eau du dinghy, vérification du mouillage nous n'avons pas bougé d'un mètre, notre ancre est vraiment très bonne, et nous mettons pied à terre pour aller nous présenter à la Prefectura Naval et faire tous les papiers d'entrée dans le pays. Presque
au même moment, nous voyons arriver vers nous un gars en barbour + paraboots. Pas de doute possible, c'est Martin Dulong qui a atterri la veille à Buenos Aires et qui a déjà trouvé un moyen de nous retrouver. Bien joué !

Le papier d'entrée est long à faire, le mec est empoté, mais tout le monde est gentil. Assez rapidement nous avisons un café pour le petit déjeuner, avalons un croissant, mettons un peu de courant dans nos téléphones portables et allons prendre une douche au Club Nautico. Pour ceux qui connaissent, nos
conditions de mouillage sont assez similaires à celles de Valparaiso sauf que nous sommes à l'ancre et non sur une bouée. Nous avons devant nous sur la rive -- plein est -- à un demi-mille nautique le club nautique et plein sud à la même distance une grande et grosse jetée pas du tout adaptée pour les
voiliers ou les dinghys. Si bien que pour débarquer nous nous aidons de deux pilotines qui sont là presque tout le temps et qui nous servent de ponton à dinghy. Le déjeuner se passe à l'argentine avec une énorme grillade de tous types de viande. Après-midi siestouille à bord, Martin s'installe, nous
étudions un petit peu nos sources d'énergie électrique qui posent problème depuis quelques jours : les panneaux solaires et la dynamo du moteur. Emmanuel répare la dynamo, tandis que Martin diagnostique une rupture de circuit dans l'appareil qui relie les panneaux aux batteries. Le soir, Emmanuel nous invite dans un super restaurant, nous buvons l'espumante local, le malbec local, le ginto local, ...

Lundi matin, nous allons trouver un billet d'avion pour Emmanuel qui doit partir en direction de Buenos Aires, puis nous nous occupons de la douane et de l'immigration pour tamponner les passeports car ils étaient fermés la veille. Une salade est partagée puis Emmanuel nous quitte pour d'abord rejoindre l'aéroport de Puerto Madryn, puis Buenos Aires où il passera une nuit, puis Paris. L'au-revoir est plein d'émotion, nous avons adoré partager ces deux mois avec vous ! Nous finissons la journée sur deux échecs : les coiffeurs-barbiers sont fermés et nous n'avons pas pu trouver d'entretoise pour le pilote dans le but de combler un jeu qui dessoude les moteurs.

Mardi, journée tranquille. Nous finissons par nous délester de quelques kilos de cheveux et barbe, et nous mettons enfin la main sur un morceaux de plastique que Martin façonnera au papier de verre pour Urbain -- c'est le nom du pilote nouveau, comme nous avons changé le boitier à Valparaiso nous
sommes restés sur des noms de Pape. Nous enchaînons aussi les lessives draps, vêtements, tout y passe. Le bonheur que nous éprouvons à retrouver un bateau propre, sec et sain est inversement proportionnel au dégoût que nous lisons sur le visage de la dame de la lavanderia. Le seul problème de cette journée est que le vent souffle très fort, si bien que nos traversées en dinghy sont de véritables épopées qui nous voient trempés des pieds à la tête.

Mercredi, le vent est calmé, nous pouvons accoster avec notre voilier à couple des pilotines. Nous faisons ainsi le plein d'eau, de nourriture, et d'électricité. Les panneaux sont aussi réparés, tout va pour le mieux. Les courses ont été faites chez ... Carrefour Market, ils ont même du saucisson. Ô
beau pays qui fabrique du saucisson. Mercredi soir, nous sommes invités à dîner avec la sous-commission voile du club nautique. Ça ressemble à un repas de chasse, mais avec des voileux et non des chasseurs. Les gars nous servent de la viande, encore de la viande, toujours de la viande. Nous rentrons finalement assez tôt car un coup de vent est annoncé dans la nuit et nous voulons quitter les pilotines avant le coup de vent.

Jeudi, nous faisons juste les papiers de sortie -- toujours le même empoté, toujours une heure pour remplir une feuille ridicule. Le vilain ! Enfin, nous partons vers 13h, il y a 30 nœuds établis c'est une belle mise en jambe. Les rafales à 35 nœuds augmentent encore, nous finissons pas sortir du golfe avec 40 nœuds établis en plein travers, juste un petit morceau du génois nous tire à plus de 7 nœuds... Dans le golfe, la houle est courte et déferle, ça mouille. Nous garderons ce régime de fort vent pendant une vingtaine d'heures du plein nord, puis d'un coup le même mais du plein sud. 36 heures de
navigation musclée. Notre anémomètre est toujours dans le gaz, les vitesses que nous vous donnons sont issues des fichiers grib et des impressions de Martin qui a plus d'expérience que nous.

Vendredi soir, après une journée à près de 150 milles, le vent se calme tellement que nous sortons d'une nuit de presque pétole. Le standing à bord niveau cuisine a beaucoup augmenté depuis 2 jours que nous naviguons avec Martin : salade de légumes avec côtes de porc, spaghettis à la carbonara, et se prépare un poulet basquaise de toute beauté entre les mains de Pilou coaché par Martin.

Nous pensons arriver lundi ou mardi à Mar del Plata. Là nous essayerons de sortir le bateau de l'eau pour faire un bon carénage, et vérifier les appendices sous-marins que nous ne voyons pas souvent : quille, safran, arbre d'hélice, ... Ensuite nous prendrons un bus pour aller nous encanailler à Buenos Aires et essayer de faire un treck équestre dans la pampa.

Retour sur la mer à la fin du mois.

LBB,

Martin, Pilou et Driou,

Position : 41°20'27"S 61°21'58"W
Vitesse : 5 nœuds
Cap : 70°
Vent : 5 nœuds du 20°
Météo : beau temps
Mer : calme et presque chaude
Chemin parcouru : 185 milles
Chemin restant : 268 milles

PS : désolé Jean pour le manque de position, nous venons d'avoir vos messages sur l'iridium que nous n'avions pas allumé... Nous avons regretté vos conseils quand nous sommes rentrés dans le coup de baston au départ de Puerto Madryn.
N'avons pas eu de news des trente ans de Tountelch !!
Merci Evelyne pour vos emails.

samedi 5 mars 2016

Message de notre 2e 3e

TERRE !

C'est la première fois que je sens la terre sans la voir. Odeur de mousse et de terreau après douze jours de mer. Elle est à 100 milles et nous arriverons à Puerto Madryn en Argentine cette nuit à mille kilomètres au sud de Buenos Aires.

Fin de l'aventure pour moi, mais Martin Dulong vient me remplacer quelques semaines. Je tiens à remercier mes deux compagnons et skipper, Pilou mon fils et Adrien son pote à never (et aussi de Nevers).

Merci pour ce rêve réalisé avec beaucoup de confiance, de bonne humeur, de naturel. Des hommes sans peurs et sans reproches. Une vie difficile mais belle.

"- Ça va Pa, c'est ton dernier jour
- Vaguement
- Ce soir, Pastis devant la péninsule Valdes
- Je vous rappelle que c'est carême
- Bah, cinquante jours de mer ça vaut bien quarante jours de désert
- Bon alors un 51, cinq volumes d'OH pour un volume de Pastis"

Inoubliable.

LBB,

Manu, Pilou et Driou,

Position : 43°06'17"S 63°40'55"W
Vitesse : 5 nœuds
Cap : 300°
Vent : 5 nœuds du 0°
Météo : beau temps
Mer : calme et presque chaude
Chemin parcouru : 789 milles
Chemin restant : 64 milles

PS : très bon anniversaire à l'ami Tietienne
Martin espérons que tu as bien reçu notre email et que tu arrives demain à Puerto Madryn

mercredi 2 mars 2016

Le thon est donné

Adieu Cinquantièmes. Bonjour Quarantièmes. Adieu cirés, bonnets et cagoules. Adieu humidité, froid. Chaque jour nous gagnons un ou deux degrés. Nous saluons les derniers phoques venus nous encourager de leur bêlements insoutenables. Retrouvons les dauphins, sortons de plus en plus nos têtes sur le pont, apprécions le vent du nord rempli de promesses de douceur. Nous galopons les cheveux gras au vent vers le bon air (Buenos Aires en espagnol, hum) et envisageons même d'être lundi a Mar del Plata, avec quelques jours d'avance sur notre planning.

Hier (mardi), Papa nous a offert notre premier thon. 75 cm, une dizaine de kilos. Du grand art. La bête a même eu la politesse de ne pas saccager le cockpit qui a pourtant l'habitude d'être transformé en scène de crime avec des poissons bien plus petits. 3 ou 4 repas en perspective, de quoi nous rendre heureux. Et une journée pleine d'émotion pour le doyen qui s'est réveillé en captant du regard la fameuse "ligne verte" décrite dans bien des récits marin (il s'agit d'une sorte de rayon vert observable quelques secondes au lever et au coucher du soleil). Avec Driou, nous n'avons encore jamais vu ce truc la. On va essayer d'être plus attentif...

Les journées se dessinent autour de nos lectures, de nos quarts et de nos longues heures de sommeil. Nous nous racontons alors nos lectures, nos quarts et nos longues heures de sommeil. Le livre de Jean Raspail "Le camp des Saints" nous a longuement fait parler. Merci Ptitou. La nuit nous observons ce que l'on considère être des plateformes pétrolières. Invisibles le jour (pas d'explication rationnelle), elles s'illuminent la nuit à des dizaines de milles telles des soucoupes volantes que nous ne parvenons jamais à atteindre. Spectacle étonnant qui enrichit notre conversation dans la catégorie "quart de nuit".

Un petit mot pour adresser nos félicitations à ma petite sœur Constance qui va être maman au mois de septembre. Augustin, courage il ne reste plus que 6 mois et demi. Merci également à tous les deux pour votre correspondance régulière qui nous rappelle que nous avons une famille (remerciements identiques à Sylvie chez les Montoille).

Nous vous embrassons

Manu, Driou et Pilou,

Position : 47°55'35"S 59°45'31"W
Vitesse : 5 nœuds
Cap : 20°
Vent : 12 nœuds du 250°
Météo : beau temps ça se réchauffe
Mer : agréable
Chemin parcouru : 557 milles
Chemin restant : 600 milles