samedi 12 mars 2016

Argentina

Bonjour à tous,

Nous n'avons pas été très diserts depuis une semaine mais nous avons une excuse : nous étions en escale. Nous sommes donc arrivés comme prévu samedi soir ou plutôt dimanche matin très tôt vers 1h dans la rade de Puerto Madryn. Un vent de nord-nord-est assez soutenu nous a accompagné sur nos derniers milles et la mise en place de notre mouillage plus la nuit qui a suivie ont été assez sportifs.

Le dimanche matin, tout le monde debout vers 9h, mise à l'eau du dinghy, vérification du mouillage nous n'avons pas bougé d'un mètre, notre ancre est vraiment très bonne, et nous mettons pied à terre pour aller nous présenter à la Prefectura Naval et faire tous les papiers d'entrée dans le pays. Presque
au même moment, nous voyons arriver vers nous un gars en barbour + paraboots. Pas de doute possible, c'est Martin Dulong qui a atterri la veille à Buenos Aires et qui a déjà trouvé un moyen de nous retrouver. Bien joué !

Le papier d'entrée est long à faire, le mec est empoté, mais tout le monde est gentil. Assez rapidement nous avisons un café pour le petit déjeuner, avalons un croissant, mettons un peu de courant dans nos téléphones portables et allons prendre une douche au Club Nautico. Pour ceux qui connaissent, nos
conditions de mouillage sont assez similaires à celles de Valparaiso sauf que nous sommes à l'ancre et non sur une bouée. Nous avons devant nous sur la rive -- plein est -- à un demi-mille nautique le club nautique et plein sud à la même distance une grande et grosse jetée pas du tout adaptée pour les
voiliers ou les dinghys. Si bien que pour débarquer nous nous aidons de deux pilotines qui sont là presque tout le temps et qui nous servent de ponton à dinghy. Le déjeuner se passe à l'argentine avec une énorme grillade de tous types de viande. Après-midi siestouille à bord, Martin s'installe, nous
étudions un petit peu nos sources d'énergie électrique qui posent problème depuis quelques jours : les panneaux solaires et la dynamo du moteur. Emmanuel répare la dynamo, tandis que Martin diagnostique une rupture de circuit dans l'appareil qui relie les panneaux aux batteries. Le soir, Emmanuel nous invite dans un super restaurant, nous buvons l'espumante local, le malbec local, le ginto local, ...

Lundi matin, nous allons trouver un billet d'avion pour Emmanuel qui doit partir en direction de Buenos Aires, puis nous nous occupons de la douane et de l'immigration pour tamponner les passeports car ils étaient fermés la veille. Une salade est partagée puis Emmanuel nous quitte pour d'abord rejoindre l'aéroport de Puerto Madryn, puis Buenos Aires où il passera une nuit, puis Paris. L'au-revoir est plein d'émotion, nous avons adoré partager ces deux mois avec vous ! Nous finissons la journée sur deux échecs : les coiffeurs-barbiers sont fermés et nous n'avons pas pu trouver d'entretoise pour le pilote dans le but de combler un jeu qui dessoude les moteurs.

Mardi, journée tranquille. Nous finissons par nous délester de quelques kilos de cheveux et barbe, et nous mettons enfin la main sur un morceaux de plastique que Martin façonnera au papier de verre pour Urbain -- c'est le nom du pilote nouveau, comme nous avons changé le boitier à Valparaiso nous
sommes restés sur des noms de Pape. Nous enchaînons aussi les lessives draps, vêtements, tout y passe. Le bonheur que nous éprouvons à retrouver un bateau propre, sec et sain est inversement proportionnel au dégoût que nous lisons sur le visage de la dame de la lavanderia. Le seul problème de cette journée est que le vent souffle très fort, si bien que nos traversées en dinghy sont de véritables épopées qui nous voient trempés des pieds à la tête.

Mercredi, le vent est calmé, nous pouvons accoster avec notre voilier à couple des pilotines. Nous faisons ainsi le plein d'eau, de nourriture, et d'électricité. Les panneaux sont aussi réparés, tout va pour le mieux. Les courses ont été faites chez ... Carrefour Market, ils ont même du saucisson. Ô
beau pays qui fabrique du saucisson. Mercredi soir, nous sommes invités à dîner avec la sous-commission voile du club nautique. Ça ressemble à un repas de chasse, mais avec des voileux et non des chasseurs. Les gars nous servent de la viande, encore de la viande, toujours de la viande. Nous rentrons finalement assez tôt car un coup de vent est annoncé dans la nuit et nous voulons quitter les pilotines avant le coup de vent.

Jeudi, nous faisons juste les papiers de sortie -- toujours le même empoté, toujours une heure pour remplir une feuille ridicule. Le vilain ! Enfin, nous partons vers 13h, il y a 30 nœuds établis c'est une belle mise en jambe. Les rafales à 35 nœuds augmentent encore, nous finissons pas sortir du golfe avec 40 nœuds établis en plein travers, juste un petit morceau du génois nous tire à plus de 7 nœuds... Dans le golfe, la houle est courte et déferle, ça mouille. Nous garderons ce régime de fort vent pendant une vingtaine d'heures du plein nord, puis d'un coup le même mais du plein sud. 36 heures de
navigation musclée. Notre anémomètre est toujours dans le gaz, les vitesses que nous vous donnons sont issues des fichiers grib et des impressions de Martin qui a plus d'expérience que nous.

Vendredi soir, après une journée à près de 150 milles, le vent se calme tellement que nous sortons d'une nuit de presque pétole. Le standing à bord niveau cuisine a beaucoup augmenté depuis 2 jours que nous naviguons avec Martin : salade de légumes avec côtes de porc, spaghettis à la carbonara, et se prépare un poulet basquaise de toute beauté entre les mains de Pilou coaché par Martin.

Nous pensons arriver lundi ou mardi à Mar del Plata. Là nous essayerons de sortir le bateau de l'eau pour faire un bon carénage, et vérifier les appendices sous-marins que nous ne voyons pas souvent : quille, safran, arbre d'hélice, ... Ensuite nous prendrons un bus pour aller nous encanailler à Buenos Aires et essayer de faire un treck équestre dans la pampa.

Retour sur la mer à la fin du mois.

LBB,

Martin, Pilou et Driou,

Position : 41°20'27"S 61°21'58"W
Vitesse : 5 nœuds
Cap : 70°
Vent : 5 nœuds du 20°
Météo : beau temps
Mer : calme et presque chaude
Chemin parcouru : 185 milles
Chemin restant : 268 milles

PS : désolé Jean pour le manque de position, nous venons d'avoir vos messages sur l'iridium que nous n'avions pas allumé... Nous avons regretté vos conseils quand nous sommes rentrés dans le coup de baston au départ de Puerto Madryn.
N'avons pas eu de news des trente ans de Tountelch !!
Merci Evelyne pour vos emails.

3 commentaires:

  1. Ravis que Martin fasse parti de votre équipage, du coup on se sent un peu plus encore sur le bateau avec vous...
    Encanaillez vous bien à buenos aires mais attention pendant la semaine sainte!!!!all the best.Benoit et Marguerite

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  2. pour la cuisine je comprend !!! j ai récupéré votre cuisto qui a décidé de faire tout les repas du soir !!!!.....bisou a tous les 3

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  3. Humm un bon poulet basquaise.. Vs allez être dégoûté du boeuf argentin.
    Ç est une excellente viande meilleur que Lee Charolais paraît il... Je vous embrasse

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