lundi 30 mai 2016

Urbain

Urbain, c'est notre pilote. Avant il s'appelait Grégoire, mais depuis Valparaiso, il s'appelle Urbain car nous l'avons changé -- de autohelm ST 4000 vers autohelm ST 4000+ !!. Le pilote c'est un tout petit boitier qui calcule s'il faut pousser ou tirer sur la barre en fonction de la différence entre un cap donné et le cap du bateau.

Urbain est très important pour nous, car sinon nous devrions barrer presque tout le temps -- seul au prés serré notre bateau s'équilibre barre amarrée. Il rencontre souvent des problèmes : faux contacts, moteur électrique -- dans le vérin qui reçoit les ordres et agît sur la barre -- décédé, ... En ce moment Urbain rencontre trois problèmes majeurs :

  1. les rafales et les déferlantes, nous naviguons actuellement dans un régime de vent soutenu -- environ 20 nœuds -- et profitons de ce vent pour faire de belles moyennes journalières. Aussi, naviguant avec génois complet et trois ris pris dans la grand voile, Urbain n'est pas assez puissant pour contrer les primesautières et violentes rafales qui viennent faire lofer le bateau. De même, bien que la mer ne soit pas démontée et que nous ne rencontrions pas de viles et scélérates vagues, celles-ci viennent tout de même régulièrement déferler contre la coque ce qui provoque un brusque changement de direction qu'Urbain a du mal à contrôler.
  2.  les grains, en mer et encore plus fréquemment en zone tropicale, sont vicieux et dangereux. Il faut savoir en détecter les prodromes : gros nuages bas à l'horizon, très denses, noirs, avec un rideau de pluie en dessous. Quand le grain est détecté, facile la journée mais presque impossible la nuit -- surtout que nous sommes en fin de lune --, il y a trois techniques principales :
    • faire le gros dos, se calfeutrer à l'intérieur et accepter que pendant le temps du grain -- quelques dizaines de minutes à quelques heures -- le bateau souffre et ne suive plus la bonne route,
    • enfiler tous ses cirés et aller affronter les éléments en réduisant la voilure -- si on s'y est pris suffisamment tôt -- et en tenant la barre à la place d'Urbain
    • faire pareil que précédemment mais tout nu en empoignant le gel douche et en profiter pour prendre une bonne douche d'eau douce.
  3. l'électricité, nous ne disposons que de deux panneaux solaires pour le moment pour recharger nos batteries. Ces dernières sont en fin de vie, l'éolienne est grippée et nécessite que nous en occupions en Martinique, et l'alternateur moteur est recassé... Par grand vent et grande vitesse, notre petit pilote consomme plus d'énergie que ne fournissent les panneaux la journée, aussi c'est pourquoi nous enchaînons depuis quelques jours les longues heures à la barre.
Vous l'aurez compris, nous sommes heureux de faire de la vitesse mais un petit peu abrutis par les nuits à la barre pour palier le manque d'énergie électrique.

Deux nouveaux poissons sont à ajouter à notre tableau depuis le dernier message : une sorte de thon allongé qui reste mystérieux mais fut dégusté en ceviche et le cousin ou le frère des deux premiers qui mordant alors que le ceviche n'était pas encore avalé a bénéficié de notre grand cœur et de la nouvelle mode no-kill.

LBB,

Pilou et Driou

Position : 04°52'31"S 46°09'45"W
Vitesse : 5,5 nœuds
Cap : 310°
Vent : 20 nœuds du 60°
Météo : très chaud et très nuageux
Mer : 1,50m de creux
Chemin parcouru : 1450 milles
Chemin restant : 620 milles

PS :
Bonne fête Maman !
Bah bonne fête Maman aussi !!
Copieur

2 commentaires:

  1. Au moins il fait chaud. Malgré la galère d'urbain. C'est physique cette partie du voyage, bon courage. Ici aussi pluie battante . Gros baisers de tata

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  2. Bon courage, ici pluie pluie et pluie y en a mare ....mais on a un toit et une vrai douche .
    Baisers de la nievre

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