samedi 20 février 2016

Objectif Puerto Williams

Dernière ligne droite avant Puerto Williams qui sera notre dernière étape Chilienne. Hier, lors d'un court passage dans le pacifique, le coup de barre vers le large nous démangeait et nous nous sommes tâtés pour passer le Cap Horn en faisant les extérieurs. Mais les obligations douanières et le risque d'un gros coup de vent nous ont ramenés à la raison et nous avons embouqué le détroit de Beagle.

Ces trois derniers jours ont été intenses. En rencontre tout d'abord car dès l'entrée dans Magellan nous nous faisions dépasser par un yacht canadien avec qui nous avons échangé quelques mots sympathiques naviguant bord à bord de brefs instants. Ils étaient plus rapides de 50%, mais nous ont donné rendez-vous à Puerto Williams et nous leurs avons demandé de faire préchauffer les douches car le froid et l'humidité deviennent très pesant. Puis, ce fût un Allemand basé au Chili que nous croisâmes et avec qui nous avons échangé quelques mots par VHF. À chaque fois ces échanges sont quelque peu vexants lorsque commencés en anglais rapidement nos interlocuteurs me demandent si ça ne serait pas plus simple en français... Troisième rencontre, toujours dans Magellan avec un bateau français. À l'instant où j'écris ces lignes alors qu'il n'est même pas 7h du matin, nous croisons la route d'un autre bateau français.

Décidément, il aura fallu naviguer par 55° sud pour faire des rencontres.

Intense aussi en chemin parcouru, car nous tenons des moyennes de vitesse à plus de six nœuds et hier à plus de sept ! Naviguant entre 150° et 170°, la navigation est rapide, simple et nécessite juste une concentration poussée du barreur. Nous barrons chacun un peu plus de quatre heures par jours, ce n'est pas la mer à boire. Mer d'ailleurs qui ne serait pas désagréable à boire puisqu'avec tous les glaciers, toutes les cascades et tous les nuages qui viennent déverser leur eau douce, elle n'est presque pas salée.

Aujourd'hui nous tentons un pari, celui de rallier Puerto Williams pour y passer la soirée. Ça va être serré parce qu'il va falloir parcourir plus de 100 milles nautiques. Mais nous sommes impatients de toucher terre. De plus, le baromètre a perdu en 24h quelques 40 millibars -- il était au réveil à 970 !!
Nous suivons très attentivement sa "chute" --, ce qui laisse augurer une très creuse dépression au sein de laquelle il ne va pas faire bon de se trouver.

Pas d'inquiétude, si nous sommes courts en temps avant la nuit, nous pourrons toujours trouver une petite Caleta référencée dans la bible qui nous fera un très bon abri et nous attendrons Puerto Williams demain pour déjeuner.

Le programme à terre est assez simple : douche, douanes, courses de bouffe, petit plein de gasoil et surveillance de la météo pour trouver une fenêtre pas trop défavorable afin d'aller passer le Cap Horn et repartir vers l'Argentine. Nous allons tenter de naviguer jusqu'au plus nord possible pour déposer
Emmanuel à terre aux alentours du 5 mars afin qu'il puisse rejoindre Buenos Aires et son aéroport pour un décollage le 8 mars.

LBB,

Manu, Pilou et Driou,

Position : 54°53'35"S 70°25'01"W
Vitesse : 5 nœuds
Cap : 80°
Vent : 5 nœuds du 240°
Météo : pluie 9 jour sur 10. 10°C
Mer : belle
Chemin parcouru depuis Puerto Eden : 377 milles
Chemin restant : 125 milles

PS : merci à vous de nous avoir réchauffés avec vos nouvelles émouvantes
Si nous arrivons avant dimanche soir, nous aurons réussi notre pari fait avec Élodie de Mouss qui consistait à naviguer en moins de dix jours jusqu'à Puerto Williams. Va falloir maintenant nous envoyer la bouteille de vin promise ;)
Martin, nous avons bien eu ton message. Prépare ton sac, nous t'accueillerons avec plaisir. Demain ou lundi, nous essayerons de t'appeler pour les détails logistiques.
Les deux bateaux rencontrés à Puerto Eden n'étaient pas caphorniers, pour les autres, nous ne savons pas.

1 commentaire:

  1. Bravo les marins vous y êtes presque . Que de belles photos .prenez soins de vous
    Je vous embrasse

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