lundi 8 février 2016

58 du bout du monde

Engoncés dans les cirés, nous avons maintenant parcouru un peu plus de la moitié des 40e rugissants. Partis depuis samedi 14h de la marina de Quinched -- désolé Jean, je n'ai pas pris le temps de vous envoyer un petit email --, nous avons super bien avancé tantôt à la voile, tantôt au moteur ces
derniers deux jours.

Notre escale à Chiloé s'est déroulée en deux temps. Premier arrêt, jeudi 4 février matin, à Ancud, charmante bourgade d'un peu moins de 27000 habitants dans le nord de l'île. Cette escale nous a permis de faire le nécessaire avec l'armada de Chile, de déjeuner et surtout d'attendre la bonne marée pour embouquer le chenal de Chacao entre le continent et l'île de Chiloé. En effet, lorsque la marée est descendante le courant dans ce canal est d'environ 7 nœuds vers le large. Or à pleine puissance nous faisons 5 à 6 nœuds : pas bon. En revanche, nous avons frôlé les 10 nœuds sur le fond grâce à la marée montante et 18h plus tard, nous accostions à la marina de Quinched entre Castro et Chonchi.

Cette marina est très jolie, perdue à 15km de l'agglomération. Les tarifs sont américains aussi nous décidons rapidement de ne rester qu'une seule nuit.
Emmanuel en profite pour remonter en haut du mât et contrôler encore une fois que tout est bien en place. Nous faisons une grosse sieste, puis prenons un taxi pour aller dîner à Castro avec ... les Vitoux -- Sophie, Bernard, Antoine et Martin ! Les Nivernais sont présents partout même au fin fond d'une île du sud Chili. Grand dîner, grandes rigolades, nous rentrons au bateau avec l'accent du pays.
Samedi matin, Emmanuel et Pilou partent en taxi pour acheter du gasoil, pendant que je fignole, grâce à la bible déjà mentionnée, notre navigation dans les canaux.

Nous naviguons donc depuis deux jours d'abord dans le Golfo Corcovado, puis dans le canal Moraleda. Navigation déroutante, entre les montagnes. Cette nuit -- il est 5h du matin quand j'écris ces lignes --, c'est un peu plus chaud, Pilou a fini son quart trempé par la pluie, un bon vent entre 15 et 17 nœuds nous pousse à 6 nœuds mais le canal se rétrécit. Nous sommes parfois obligés de passer dans des endroits larges de moins de 1,2 milles nautiques, par nuit noire, pluie abondante, vent "rafaleux" et visibilité zéro. Un œil sur le chemin pour détecter les autres embarcations qui ne manquent pas dans le coin, et un autre sur la carte du GPS. Pour l'instant, nous avons fortement réduit l'allure pour "attendre" dans un bassin un peu plus large que le jour se lève.

Prochaine étape : retour vers le Pacifique. Nous sommes obligés de quitter les canaux pour repasser dans le Pacifique et traverser le Golfo de Penas. Dès que nous aurons un peu de lumière, on va mettre un coup de barre à tribord, passer dans le canal Darwin et nous devrions être en pleine mer dans
une douzaine d'heures.

Hier c'était dimanche, aussi nous avons réalisé notre premier pain. Nadine nous avait prévenus : c'est crétin à faire. Sa recette est tellement bonne que nous avons réussi et avons pu manger du pain frais.

Le prochain arrêt sera Puerto Eden où nous devrions arriver jeudi ou vendredi.

LBB,

Manu, Pilou et Driou,

Position : 45°20'02"S 73°38'33"W
Vitesse : 5,5 nœuds
Cap : 155°
Vent : 13 nœuds du 0°
Météo : drache, pluie très drue
Mer : hachée de petites et mauvaises vaguelettes
Chemin parcouru depuis Valdivia : 329 milles
Chemin restant : 680 milles

PS : pas trop de ps aujourd'hui, à part que vive l'AJA qui a corrigé Clermont \o/

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