dimanche 24 janvier 2016

Chronique Pacifique

Depuis six jours que nous sommes partis de Valparaiso plusieurs améliorations peuvent être constatées à bord d'Avalon Explorer. Première évolution notable : notre vitesse. Nous avons pu bénéficier ces trois derniers jours d'environ 24h de vent exploitable nous permettant de faire du cap...

Deuxième amélioration : la pêche. Emmanuel nous l'avait prédit, il avait raison. Tout d'abord, jeudi matin, nous avons procédé au prélèvement "scientifique" d'un des poissons qui ont établi domicile sous notre coque. La manière fut radicale : une flèche tirée avec le fusil depuis le pont. Bilan
sans appel : une victime. Dos bleuté, queue jaune, ventre argenté, nous ne connaissons pas le nom du défunt, mais malgré sa chair plus que quelconque nous étions heureux de pouvoir célébrer notre premier ceviche de l'étape.
Dans le courant de la journée, Emmanuel a trouvé une nouvelle solution pour "taper" dans ce garde-manger qui nous suit en mettant au point la technique dite de "l'agitation du leurre au milieu de la bande". Deuxième prise ; nous la gracions. Le jeudi soir fût idyllique, mer d'huile nous permettant de
longues observations des requins qui viennent voir sous la coque ce qui s'y passe.
Vendredi matin, alors que nous remettons les lignes à l'eau, un de nos poissons se jette sur le leurre que le bon Jibou nous a offert pour Noël a peine avait-il touché l'eau. Grâce again.
Mais plus tard dans la journée, branle-bas de combat. Tout le monde sur le pont, un requin vient de mordre à ce leurre helvète -- spécialisé pour la pêche à la dorade... Nous nous apprêtons à combattre la bête à main nue et avons du mal à retenir Pilou de plonger pour se confronter au squale en milieu
pélagique. La solution traditionnelle est retenue et nous hissons le requin -- d'au moins ... 50 centimètres -- à bord. L'animal libéré, nous nous rappelons notre engagement pour le bien être animal et pour la nature, aussi nous relâchons l'impétrant dans la mer. Épuisé, mais sain et sauf, le vil
ne prendra même pas la peine de nous remercier.

L'objectif reste naturellement d'attraper un bon thon bien gras -- cher lecteur pas de prénom. Soyez assurés que celui-ci goûtera nos citrons et nos fourchettes avant de retrouver la mer.

Troisième amélioration : l'odeur. Ce n'est pas que l'équipage sente particulièrement fort, mais nous avons pour la deuxième fois depuis Panama fait face à une fuite de carburant dans les fonds du bateau. Nous avons donc mis à profit hier un des multiples calmes qui nous sont offerts pour nettoyer le bateau et faire partir l'odeur entêtante du gasoil. Un bouchon de jerrican s'est encore cassé, ils vont dorénavant dormir dehors arrimés aux filières et seront remplacés à Valdivia. Nous n'appliquons toujours pas la méthode de Jean qui consiste à verser un peu de Ricard pour faire face aux effluves d'hydrocarbure car nous préférons réserver nos maigres réserves de jaune pour les apéritifs vespéraux.

La route est encore longue et notre vitesse reste très faible, cependant le rythme est pris à bord et nous ne désespérons pas toucher des vents forts dès ce soir. L'étape à Valdivia sera la plus courte possible, il nous tarde de nous engager dans les canaux de Patagonie.

LBB,

Emmanuel, Pilou et Driou,

Position : 36°11'13"S 74°12'57"W
Vitesse : 3,5 nœuds
Cap : 250°
Vent : 7 nœuds du 180°
Météo : nuageux
Mer : très calme
Chemin parcouru : 225 milles
Chemin restant : 225 milles

PS :
Bon anniversaire tante Co !
Vivement la pendaison de crémaillère des nouveaux locaux de "Jardins de Bourgogne" le partenaire paysager privilégié des cakes du 2-1 -- et surtout l'entreprise de notre ami Lucas.
Madame Dominique pourriez-vous modifier les dates du billet d'avion de votre barbu mari ? Geogeo, nous sommes confus mais nous gardons ton meilleur ouvrier un bon mois de plus.
Le championnat de L2 doit être suspendu car nous ne recevons plus de résultats concernant l'AJA et sa marche victorieuse vers la L1.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire